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Célébration du 8 mars 2018 : Les Maliens se prononcent

Konaré Kadiatou Doumbia, vice-présidente du mouvement IBK une chance pour le Mali : « Une occasion privilégiée de nous donner la main pour la paix et la réconciliation nationale »

« La célébration de cette journée du 8 mars, sous le thème national : « Autonomisation des femmes et des filles à travers l’engagement de tous contre les violences Basées sur le Genre ». Je saisi d’abord cette occasion pour rendre un vibrant hommage à toutes celles qui souffrent dans leur âme et qui aspirent à une vie meilleure.

A mon avis la commémoration de cette fête dédiée à la femme, est un moment de jeter le regard en arrière sur le bilan de l’année passée, des difficultés rencontrées et de préparer le futur. Selon moi, c’est également une occasion privilégiée pour les femmes, les hommes les enfants du pays de nous donner la main, au moment où notre pays, le Mali, a plus que jamais besoin de nous, pour réussir la paix, la stabilité et la réconciliation nationale.

Au nom de toutes mes camarades sœurs du mouvement, j’adresse nos sincères remerciements à la première Dame, Keita Aminata Maiga pour tous ce qu’elle est en train de faire pour les femmes du Mali, en particulier les femmes du mouvement IBK, une chance pour le Mali ».

Habi Baby, Citoyen : « Le 8 mars, ce n’est pas comme d’aucuns disent, une journée d’éphorie »

« Dans le contexte malien, de mon point de vue en tant qu’homme, le 8 mars, la journée internationale de droit de femme, ça veut dire qu’on doit suivre ces femmes aujourd’hui qui manifestent pour cette liberté retrouvée. C’est pourquoi, aujourd’hui, nous les accompagnons, nous sommes sur le terrain pour partager avec elles toute leur joie. En outre, le 8 mars, ce n’est pas comme d’aucuns disent, une journée d’éphorie, mais ça doit être une journée pour parler de la peine de la femme dans le temps et aujourd’hui la femme peut retrouver toute sa liberté ».

Mohamed Cissé, prêcheur à Kalaban Coura : « Le 8 mars, une fête de reconnaissance envers la femme »

« La fête de la journée internationale de droit de femme, est une fête de reconnaissance des valeurs de la femme, une occasion de donner à la femme tous ses droits et sa liberté vis-à-vis de la société. Mais, au Mali le sens de la célébration du 8 mars reste toujours méconnu par nombre de nos femmes et les jeunes filles. Car, la plupart des femmes maliennes considèrent cette journée comme une journée d’animations folkloriques. Alors que la journée du 8 mars doit servir d’occasion pour la femme malienne de dresser le bilan de l’année passée, ce qui a marché, ce qui n’a pas marché, afin de bien préparer le futur. Mais, tel n’est toujours pas le cas chez nos mères et sœurs au Mali. Elles préfèrent organiser des « balani show », des concerts, des animations qui ne servent à rien qu’à gaspiller ».

Salimata Traoré, étudiante : « Une journée du bilan et de perspective »

« Auparavant, la journée de 8 mars, était célébrée au Mali, à travers l’organisation d’activités inutiles notamment des concerts, des animations folkloriques. Mais, aujourd’hui, cette mentalité commence à être abandonnée par la majeure partie des femmes maliennes. Car, elles ont vite compris que la célébration de cette journée est l’unique occasion de l’année pour les femmes, à travers le monde, de faire le diagnostic sans complaisance de leur parcours, tout au long de l’année qui s’achève, les difficultés rencontrées, et d’envisager les perspectives de la nouvelle année. A cette occasion, j’invite mes sœurs de continuer à célébrer cette fête à travers des conférences, des panels, qui entrent dans le cadre de l’autonomisation de la femme ».

Mme Dembélé Sira Diabaté, enseignante à l’école de Foulasso 1er cycle à Sikasso: “La célébration de la journée internationale de la femme interpelle toutes les femmes”.

“La vulnérabilité des femmes apparaît de plus en plus au jour dans un contexte de taux élevé du chômage et de rareté d’emplois. D’abord par tradition, devant une difficulté, comme de nombreux Africains, nos sœurs et filles ont tendance à chercher la solution chez les détenteurs de pouvoirs mystiques et là commencent les premiers abus. En sortant de plus en plus du silence, on découvre que de nombreuses femmes se font abuser par les marabouts et autres prédateurs.

Ensuite les filles et femmes à la recherche d’emplois sont de plus en plus victimes de toutes sortes de propositions, si elles souhaitent être recrutées.

Au final, la journée du 08 Mars ne doit pas être une journée de beaux habits, de discours creux et de débats inutiles, mais un réel souvenir aux prix payés pour les victoires enregistrées. Elle doit être un moment de rappel de ce long combat qui ne fait que commencer et les inventaires de ce qui reste à conqueror”.

Mme Sidibé Maimouna Diallo, assistante de direction à l’ANASER

« Au Mali, près de 53% de la population est féminine. Si tout le monde s’accorde à reconnaître que la femme doit occuper une place de choix dans la société et participer pleinement au développement, la réalité sur le terrain, si elle n’est pas aux antipodes de cette conviction, laisse perplexe. Il se trouve qu’elle est la plus frappée par l’analphabétisme et la pauvreté, parce qu’elle ne bénéficie pas des mêmes facilités que la gent masculine en ce qui concerne les conditions d’accès aux microcrédits lui permettant de mener des activités génératrices de revenus. Une autre réalité est que les femmes sont beaucoup plus utilisées comme « bétail électoral » par les politiques en ce sens qu’elles sont assez sollicitées quand vient l’heure des élections et font l’objet de discrimination au moment de la répartition du gâteau. C’est dire qu’elles sont quasi-absentes dans des postes électifs tout comme dans la haute administration, quand bien même l’on convient que tout ne leur doit pas être servi sur un plateau d’or.

S’y ajoutent, certaines «tares» culturelles et autres stéréotypes à leur égard, à savoir l’exclusion sociale. C’est donc à juste titre que le Mali se penche sur la question de la responsabilité des communautés dans la lutte contre l’exclusion sociale des femmes. Comme on peut le constater, le combat à mener est difficile et diversifié. Les femmes ont en face plusieurs « ennemis » à éliminer et le tout commence par se défaire de cette société aux pesanteurs culturelles.

Pour toutes ces raisons, le 8 mars doit être une occasion de réflexion pour discuter de comment lever ces obstacles. L’information et la sensibilisation doivent s’accompagner d’engagements. Encore une fois, ce sont les femmes qui doivent se battre et il sied que la législation les accompagne ».

Mlle Oumou BAH étudiante à l’ FSJP

“Cette journée de la Femme doit être pour nous les jeunes filles un moment de réflexion. Il faut que les hommes qui n’ont pas compris que la femme aussi a un droit le comprennent vite car l’égalité entre femme et homme n’est plus à démontrer. Même niveau que l’homme sinon plus, par tous les problèmes auxquels l’humanité devra faire face en ce siècle naissant.

Le renforcement du pouvoir d’action des femmes et leur pleine participation sur un pied d’égalité dans tous les domaines de la vie sociale, y compris aux prises de décisions et leur accès au pouvoir, sont des conditions essentielles à l’égalité, au développement et à la paix » a déclaré notre interlocutrice.

Aminata Traoré, élève en 9è année à l’école de Garantibougou

La journée internationale des droits de la femme est un credo pour qu’on prenne des décisions importantes pour l’émancipation des femmes. Ils nous disent qu’il y’a de l’équité genre pourtant ce n’est pas réel sur le terrain. Même, à l’école nous les filles nous subissons beaucoup d’injustices provenant des hommes. Je suis contente de célébrer aujourd’hui. Nous interpelons nos mères à faire une lutte commune, afin nous assurer cette émancipation des femmes tant attendee”.

Source: Le 22 Septembre

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