Le Mali a célébré, lundi dernier, le 54ème anniversaire de son accession à l’indépendance. Contrairement aux années précédentes, le Mali a fêté, cette année, sans Kidal toujours occupée par les groupes rebelles séparatistes. Ces festivités du 22 septembre ont été marquées, à Bamako, par le dépôt d’une gerbe de fleurs et à Kati, par un mini défilé militaire et par la remise des clés d’une trentaine de véhicules aux forces armées et de sécurité.
Dans l’interview qu’il a accordée à la presse nationale, le président de la République appelle les Maliens à prêter main forte aux forces armées et de sécurité dans leur mission de défense de la nation.
«La défense nationale a toujours été tout le monde, elle est sociale. La société civile est hautement concernée. La défense nationale concerne éminemment l’économie. La défense nationale est globale et multiforme. La partie militaire n’est que la partie visible de l’iceberg. Tout le reste de la nation est imprégné d’impératif de défense nationale. Que l’ensemble national malien ait compris la nécessité aujourd’hui d’aider, par un apport financier, l’armée malienne à l’appel du président Dioncounda Traoré, est une chose qui nous a réjoui le cœur et qui montre encore dans ce pays que la fibre patriotique est vivante. Que la flamme de la patrie malienne est plus brillante que jamais et elle brûlera toujours dans les cœurs» a affirmé IBK. Il a rendu hommage aux forces armées et de sécurité et leur a assuré du soutien de l’Etat surtout en termes d’équipement.
«Aujourd’hui c’est le lieu de rendre, au peuple, compte d’une partie de son apport à l’effort de guerre et à l’effort de défense nationale. Nous avions déjà remis des véhicules à l’armée à Sévaré. Aujourd’hui, nous avons remis des clés d’autres véhicules ici à Kati. Je souhaite qu’un très bon usage en soit fait ; que très peu, au décompte, en soit absent. Que notre armée nationale face en sorte que l’outil de défense serve aux besoins des populations à leur sécurité aux frontières, dans les villes et dans les agglomérations. La sécurité est une préoccupation à Bamako et périphéries ; ces véhicules serviront également à un tel usage. Donc c’est avec un très grand plaisir que nous avons remis aux FAMA les clés desdits véhicules » a indiqué le président de la République.
Pour lui, la célébration du 22 septembre de cette année est symbolique. «Nous avons assisté à un mini défilé, c’est juste un témoignage. Chaque contexte imprime son rythme. Ce que nous vivons aujourd’hui, imprime son rythme. Aujourd’hui, c’est un témoignage que l’Etat malien est debout et conscient des enjeux. Que l’armée malienne reste fidèle à ce que le Général Abdoulaye Soumaré ait voulu qu’elle fut. Ce témoignage là, nous le dédions aux forces armées maliennes ».
S’il y a autre chose qui préoccupe Ibrahim Boubacar Kéita, c’est bien la reconstruction de la citoyenneté et du patriotisme qui sont en perte de vitesse au Mali. Pour lui, il est temps que la citoyenneté soit revigorée.
«Que le patriotisme soit de nouveau ambiant tel qu’il l’était en 1960 à l’indépendance ; c’est cela qui a fait le Mali dans sa très grande dignité dans les années 1960. Ce climat d’ambiance doit revenir. Le Mali aujourd’hui est dans la situation de recréer cette ambiance. Nous avons mis au niveau de la jeunesse tous nos espoirs, nous la voulons désormais dédiée à cette tâche de reconstruction nationale. La reconstruction citoyenne, il le faut. Mais j’ajouterais une reconstruction patriotique et d’amour ardent de la patrie ».
La particularité des festivités de l’accession du Mali à l’indépendance est qu’elles se sont déroulées sans Kidal.
Cette situation est qualifiée de regrettable par le président de la République qui assure sans rassurer que très bientôt, Kidal sera dans le giron national. «Nous ferons en sorte que nos frères de Kidal se sentent totalement Maliens, qu’ils vivent ensemble avec les autres Maliens. Ce sont nos frères, nos parents et nous sommes prêts à les accueillir, c’est notre plus grand souhait» a-t-il conclu.
Abou Berthé