L’ancien Secrétaire général adjoint de Nations-Unies et Ambassadeur du Mali dans une note publiée sur les réseaux ne fait pas de cadeau aux membres du Comité National pour le Salut du peuple (CNSP) à propos de la gestion des affaires de l’Etat par les seuls militaires. Il dénonce ainsi le silence coupable des Maliens face à cette situation qui pour lui n’évolue guère depuis le départ de l’ancien président de la République M. Ibrahim Boubacar Keïta à la tête du pays. Selon lui, toute la machine de la transition a été mise en place par la ruse et dans l’opacité
En effet selon l’ancien responsable des Nations-Unies, « A quoi devrait servir un militant s’il abdique son devoir de se battre contre l’injuste ? À quoi sert un intellectuel s’il abdique son devoir de dénoncer et de se dresser contre les tentacules qui étouffent l’Etat et sa raison d’être ? À quoi ont servi les assauts sans fin contre le régime défunt, qui a d’ailleurs fini par céder ? D’ailleurs, pourquoi les populations se sont-elles levées contre la toute-puissance du régime défunt ? Le clanisme, la gestion patrimoniale, l’exclusion de pans entiers de la nation de la gestion du pays, de la corruption, la gouvernance de prédation, l’aventurisme sécuritaire ont-ils disparu ? » S’interroge-t-il
A ses dires, les maliens ont osé revendiquer ce qui leur appartient: il s’agit de la prise en main de leur destin. « En avons-nous joui ? Que non! S’il est une chose que personne ne peut reprocher au régime passé, c’est la préservation de la liberté d’expression. En jouissons-nous toujours ? » Regrette M. Diarra
Selon lui, on nous réduit au silence. Mais bien avant cela, poursuit-il, on s’était déjà tous, tétanisés par la peur ou par l’appât des postes ou simplement par apathie ?
« Nous avons eu la naïveté de croire au changement. Nous en apprenons les conséquences à nos dépens aujourd’hui. » s’indigne l’ancien Ambassadeur du Mali auprès des Nations-Unies.
Dans sa note, Cheick Sidi Diarra dira que toute la machine de la transition a été mise en place par la ruse et dans l’opacité. Et jusqu’à la fin, il estimera que nombreux sont ceux qui ont patienté et espérer que la transition serait inclusive. « Ils ont observé le mutisme le plus absolu dans l’espoir de contribuer à sa réussite, souvent de bonne foi, pas toujours. Pour lui, les autres, qui, emportés par leur crédulité ont apporté des contributions écrites pour soutenir la promesse d’une “Transition civile” pour faire la “Refondation” de la nation y ont perdu leur virginité. »…
Ben Chérif
Source : Le Soir De Bamako