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Ce Mali de prédation, d’abjuration, d’appétence et de haine

La République a commémoré ce dimanche le 59e anniversaire de son accession à la souveraineté nationale et internationale. La nation malienne a désormais cinquante-neuf ans. Chacun, suivant sa posture et sa fortune, a vibré un instant Mali. Patriotisme congénital et nationalisme à fleur de peau, chacun a pensé Mali, s’est penché sur le parcours de cette belle et vieille nation, a prodigué des vœux pour son avenir radieux. Mais que d’espérances furent vaines !

 

Après 59 ans d’ambitions trahies et de progrès dilapidés, on en est encore à prier pour que notre vivre ensemble tienne, pour que l’héritage de nos pères reste intact. Loin de celui de Modibo KEITA ressassé à satiété, et pour de vaines causes et des glorioles et dans la fierté honteusement feinte, quel Mali avons-nous désormais ?
Un Mali où la souveraineté, l’autorité de l’État et l’intégrité du territoire sont à géométrie variable selon qu’on soit à Kidal ou à Kayes. Un Mali dit Un et indivisible dans lequel la bêtise humaine de l’appartenance ethnique, régionale ou corporatiste est en passe de triompher de la devise nationale : Peuple, un but, une foi.
Ce Mali de délation, de prédation, d’abjuration, d’appétence, et de haine telle de la gangrène qui ronge le tissu social, économique et la citoyenneté n’est pas celui de Modibo KEITA où l’amour de la Patrie au-delà du dogme était érigé en rang de priorité et de fierté individuelle et collective.
Ce Mali dans lequel le vice triomphe sur la vertu, la magouille sur le mérite, le vol sur l’effort, l’affrontement sur le dialogue, ce Mali qui voit égorger ses soldats par d’autres soi-disant Maliens, ses serviteurs lynchés impunément, ses épouses chaque jour assassinées, ses enfants malformés, désœuvrés qui périssent au large ou sur les côtes… Ce Mali-là n’est pas le celui de Modibo KEITA.
Ce Mali des prédateurs et des aigrefins, ce Mali de corruption et d’impunité, ce Mali d’imposture et d’arrogance, ce Mali d’injustice sociale et de bamboula, ce Mali des oubliés, des brimés, des opprimés, des vexés…, des flagellés et tourmentés par la misère et l’insécurité, et par le quotidien invivable et les lendemains improbables n’est pas le Mali rêvé par Modibo KEITA et ses compagnons.
Aussi, la décence commande qu’on les laisse reposer en paix. L’orgueil du passé doit servir d’ambition et non de couverture pour construire le présent et assurer l’avenir. Mais de quel avenir parler désormais ?
Les incantations n’y feront rien, Modibo KEITA ne reviendra pas bâtir l’avenir du Mali à notre place. L’escroquerie politicienne a longtemps duré. « Fais énergiquement ta longue et lourde tâche dans la voie où le sort a voulu t’appeler… » Pour paraphraser le poète : gémir, s’émouvoir et s’époumoner sur le passé, une grandeur perdue, une fierté dont on ne se donne pas les moyens… sont tout aussi lâches et comiques. Si nous ne voulons pas en être, avançons dans l’unité, le courage et la vertu.

PAR BERTIN DAKOUO

Source : Info-Matin

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