Nous avons fait un tour chez un gérant de casino au quartier Bacodjicoroni-Golf, en commune V du district de Bamako qui nous explique en quoi consiste le jeu.
« Pour jouer, c’est facile, il faut juste miser une pièce de 100 F et donner une combinaison et attendre que la combinaison soit gagnante », explique-t-il sous le couvert de l’anonymat.
En moins de cinq minutes, nous avons fait l’amer constat qu’ils sont nombreux les jeunes qui se perdent dans ce jeu. Même s’ils perdent, ils ne se découragent point et n’hésitent pas à reprendre encore et encore.
« Au début, je jouais pour passer le temps, mais maintenant, je le fais pour gagner même s’il n’est pas dit qu’on gagne à tous les coups. Et maintenant impossible de décrocher dès que j’ai un temps et de l’argent, je viens. Je n’y vois aucun mal chacun a ses moyens de distraction », témoigne Sidi, un jeune accroc au jeu.
Une situation que dénonce cette mère de famille sous l’anonymat. « Si je pouvais, ce jeu n’allait pas faire une journée de plus ici. Je ne reconnais plus mon petit garçon, il passe tout son temps sous ce hangar et plus question de laisser trainer des pièces dans la maison. Malgré les punitions, il suffit que je tourne le dos, il s’y rend. »
Au-delà de l’aspect sécuritaire, il faut s’inquiéter de cette concurrence déloyale faite au seul service malien détenteur d’une licence en bonne et due forme pour faire des jeux de hasard au Mali. En effet, PMU-Mali rappelait dans un communiqué que : « En vertu de la loi numéro 03-025/PRM du 21 juillet 2003, seule la société du Pari Mutuel Urbain (PMU Mali) est habilitée à organiser des paris sur les courses de chevaux en dehors des hippodromes et les jeux de hasard. »
Conformément à l’article 186 de la loi susmentionnée, les promoteurs de machines à sous illégales et de maisons de jeu clandestines, leurs bailleurs, administrateurs ou gérants sont passibles d’emprisonnement et d’amendes. Les autorités policières mèneront, nous l’espérons, une vaste campagne à cet effet.
Adam DIALLO
Source: Bamakonews