Si des politiciens ont eu l’outrecuidance de qualifier en 2017 des activistes ou des blogueurs de drogués, se cachant derrière des écrans pour insulter les autres, l’élection présidentielle de 2018 n’a-t-elle alors fait de tous les partis politiques et candidats des drogués?
La présidentielle de 2018 au Mali a vu fleurir de nouvelles visions sur les réseaux sociaux. Si jadis on ne cessait de chercher des perspectives pour réglementer l’utilisation de ces canaux de la communication, les jeunes veulent faire un moyen de pression sur le pouvoir en place, aujourd’hui, il n’est plus question de cela. Nous avons l’impression que ceux-là qui se montraient précaires à l’utilisation de ces réseaux sont devenus des grands amateurs parce qu’ils ont fini par comprendre que les rapprocheraient davantage de leur peuple. Plus question de privation des internautes de leur liberté d’expression sur ces réseaux.
Des pages réelles ou fictives inondent les pages Facebook et Twitter dans cette période électorale. L’objectif de ces pages, faire la campagne pour tel ou tel candidat à la présidentielle du 29 juillet. Du coup, les réseaux sociaux sont inondés de postes de partis politiques. Nous avons l’impression que nous sommes en crise d’actualité, donc l’actualité politique sur les réseaux sociaux est considérable.
Les pages dédiées à chaque parti ou candidat existant dans le but de faire la promotion des idéaux de leur candidat et de leurs représentants respectifs, leurs militants et sympathisants du Mali ou de la diaspora à travers la diffusion de leur programme de société ou de leurs activités.
Des dérives sont à regretter, hélas. La campagne est entrée en vigueur pour certaines périodes de décrédibilisation de leurs ennemis politiques, c’est comme cela que beaucoup ont compris la politique. Ces réseaux, au service de l’espace de communication, sont employés dans une entreprise de déstructuration où chacun tire à boulets rouges sur l’autre.
Chaque page ayant derrière elle une principale invisible qui la manipule, on se retrouve dans une forme de lutte contre les gladiateurs encagoulés. Les mots résonnent et se cachent souvent des claques. Tous les partisans de s’opposent de lutte, chacun, par ces canaux de communication, des critiques acerbes allant souvent jusqu’au dévoilement de certains faits passés de nos adversaires.
Les ancêtres des drogués (activistes et blogueurs) sont finalement perdus dans le fil des choses. Les fake news deviennent une réalité plus accentuée et plus autorisée puisque moyen idéal pour déstabiliser l’autre.
Si ces réseaux devaient être règlementés par des normes législatives, c’est bien maintenant. Les autorités doivent songer à mettre en place des mesures susceptibles de pouvoir punir tous les auteurs de mauvais comportements et surtout d’atteinte à la personnalité d’un individu sur ces réseaux. Des formations de qualité doivent aussi être envisagées dans le sens du bon usage de ces canaux de communication, des lois dures dans leurs principes et leur application doivent voir le jour.
Tous ceux-ci, ainsi que les drogués sachent que ces réseaux ne sont pas des lieux d’anarchie. Dans cette période électorale, il est important de faire savoir qu’aux drogués que la politique n’est pas une guerre entre les ennemis, mais plutôt une rivalité entre adversaires. En tout cas, la République des drogués est en marche et il faut tenir compte du code de bonne conduite des candidats et des partis politiques lors des campagnes.
Fousseni TOGOLA
Source: Le Pays