Notre pays, à travers le ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, a procédé vendredi dernier au lancement de la Campagne « 16 Jours d’Activisme » contre la violence basée sur le genre. C’était au cours d’une conférence de presse tenue au Conseil national du patronat. La rencontre était animée par le conseiller technique dudit ministère Ayouba N’goualé en présence des représentants des agences du système des Nations unies et de la société civile.
Les 16 jours d’activisme contre la violence faite aux femmes ont commencé le 25 novembre dernier, Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et se terminent le 10 décembre, Journée internationale des droits de la personne.

Cette année le thème international est : « De la paix à la maison à la paix dans le monde : une éducation sûre pour tous ». Compte tenu des réalités du Mali, le ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille et ses partenaires ont retenu le thème : « Pour une paix durable au Mali, agissons pour éradiquer les violences faites aux filles et aux femmes  dans les familles, au travail et à l’école ».
C’est en 1999 que  l’Assemblée générale des Nations unies a proclamé le 25 novembre, Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. C’est une occasion d’inviter les gouvernements, les organismes internationaux et les ONG à tenir des activités pour sensibiliser le public sur le problème. Le monde entier est invité à dénoncer la violence basée sur le genre, notamment en direction des filles et des femmes.
Le conseiller technique du ministère a expliqué que la campagne « 16 Jours d’Activisme » vise à susciter une plus grande prise de conscience des autorités à divers niveaux, des acteurs de la lutte contre les violences, des populations, des leaders religieux et d’opinion, pour prévenir et apporter des réponses à toutes les formes de violences faites aux femmes et aux filles.
Il a révélé qu’une étude commanditée par le ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille sur les VFF a déterminé une typologie des violences faites aux femmes et aux filles. Ces violences sont d’ordre physique, sexuel, psychologique, psycho-physiologique et institutionnel. Parmi les types de violences, le conseiller technique a cité les injures, les coups et blessures, le gavage des femmes, les viols, les sévices et abus sexuels au sein du couple, l’excision, le harcèlement sexuel, la répudiation, le lévirat/sororat, les mariages forcés et/ou précoces, le rapt de femmes, la discrimination dans l’héritage et dans la succession, la discrimination dans l’accès aux postes de responsabilité administrative ou politique, le non-accès à la terre, l’interdiction d’activités économiques, certaines pratiques de veuvage, la séquestration religieuse, le port forcé du tchador, le changement d’option matrimoniale sans le consentement de l’épouse et de l’abandon prolongé des femmes pour raison d’exode du conjoint
Ayouba N’goualé a regretté qu’au Mali, on note une prévalence accrue des différentes formes de violences qui font l’objet de peu d’attention. En 2015, dans le cadre du système de gestion des informations sur les VBG (GBVIMS), notre pays a enregistré 1468 cas de VBG, dont 292 cas de dénis de ressources et d’opportunités ; 288 cas d’agressions physiques ; 234 cas de violences psychologiques ; 223 cas de viols ; 192 cas de mariage forcé. Pour la même année, plus de 5 cas d’assassinats ont été enregistrés ; 370 cas de VBG ont été perpétrés dans un contexte conjugal, 168 incidents d’abus sexuels sur les enfants, 154 incidents de mariages précoces, 38 incidents d’exploitation sexuelle et 18 incidents d’esclavage sexuel.
A noter que la campagne sera émaillée par des activités de sensibilisation ; de plaidoyer avec les leaders religieux et politiques ; le renforcement de capacités ; la formation des journalistes sur les VBG.
A.D.SISSOKO

Source : Essor