Le bureau de la Coordination des associations et ONG féminines du Mali (Cafo) était face à la presse mercredi. Objectif : faire le point de la situation après la nomination de la présidente comme ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille.
La fonction de ministre étant incompatible avec des activités de la société civile, le bureau veut mettre Oumou Touré à la touche contre sa volonté.
Rien ne va plus à la Coordination des associations et organisations féminines (Cafo). Mme Mariko Mah Coulibaly, Mme Kouyaté Goundo Sissoko, Mme Diallo Hawa Diallo, Mme Fanta Sangaré et d’autres membres du bureau exécutif de la Cafo, constituées en commission intérimaire de la Cafo étaient face aux hommes de médias mercredi pour informer l’opinion nationale sur la situation qui prévaut actuellement à la Cafo après la nomination de sa présidente au poste de ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille
Selon les conférencières, la présidente de la Cafo, Mme Traoré Oumou Touré, parvenue à ses fins, en devenant ministre de la Promotion de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, semble vouloir toujours garder la mainmise sur la Cafo. « Après deux mandats qui ont pris fin en 2012, jusqu’à présent aucun congrès n’a pu se tenir pour le renouvellement du bureau. Nous sommes dans l’illégalité », a dit Mme Mariko Coulibaly.
Depuis sa nomination comme ministre, elle n’a procédé à une aucune passation et pire, elle aurait confisqué tous les documents administratifs, selon ses anciennes collaboratrices. Même étant ministre, « elle a fermé les bureaux et pense pouvoir continuer à gérer la Cafo agissant contre les statuts et règlement intérieur », a dit Mme Sangaré nana Coulibaly.
Selon les conférencières, après la nomination de Oumou Touré comme ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille depuis le 11 avril 2017, elle n’a ni rencontrer les membres du bureau encore moins présenter sa lettre de démission comme l’ont fait ses prédécesseurs, notamment Mme Diarra Asfsatou Thiéro, et Sina Demba. « Nous constatons une prise d’otage de la Cafo par Oumou Touré, à qui nous demandons humblement de nous rendre les documents administratifs et les clés des bureaux de la Cafo ».
Compte ténu de cette situation qui n’honore ni la Cafo ni les femmes du Mali, la commission intérimaire a décidé, selon les conférencières, d’organiser une marche de protestation pour l’ouverture des locaux de la Cafo avant le 10 juillet, de demander à la présidente de démissionner conformément aux textes en vigueur et de ne plus se mêler de la gestion de la Cafo et enfin d’organiser une assemblée générale au mois d’octobre prochain.
La Cafo est un regroupement d’ongs et d’associations féminines du Mali qui veut contribuer à valoriser le statut de la femme par des activités de formation et d’information, de plaidoyer et de lobbying. Elle apporte un appui technique à ses membres à travers des activités d’appui-conseil et d’orientation en matière de recherche de financement. Elle assure l’interface entre ses membres et les autorités publiques.
Idrissa Sako
Source: lesechos