Le ministre de l’Administration territoriale, Tiéman Hubert COULBALY, a rencontré, mardi dernier, les chefs de partis politiques dans les locaux de son département. L’ordre du jour de cette rencontre, qui portait sur le chronogramme des élections et la révision des listes électorales, a été, encore une fois, débattu en absence des représentants des partis politiques de l’opposition républicaine et démocratique qui continuent sur leur option pour la politique de la chaise vide au détriment du débat politique, depuis le 12 avril 2016.
Ce 12 avril 2016, dans une déclaration lue par son porte-parole, Djiguiba KEITA dit PPR du PARENA, devant le président du cadre de concertation, le ministre de l’Administration territoriale, les présidents des partis politiques, avait dénoncé ce qu’il qualifiait « la politique de fuite en avant qui caractérise l’action gouvernementale au Mali depuis deux ans et demi ».
Pour l’opposition républicaine et démocratique, l’ordre du jour de cette réunion qui portait sur la loi électorale, charte des partis, agenda des élections, chronogramme des élections, montrait à suffisance l’incapacité du Gouvernement à avoir une vision d’ensemble des questions institutionnelles et électorales.
« En lieu et place d’une approche globale pour sortir le pays de l’immobilisme, nous assistons à des petits arrangements sur fond de calculs politiciens électoralistes. En conséquence, nous vous annonçons, Monsieur le Ministre, que nous quittons le Cadre de concertation que vous présidez. Nous y reviendrons le jour où les questions institutionnelles, politiques et électorales seront mises à discussion dans une vision globale », avait déclaré l’opposition.
Près de 16 mois après cette déclaration fracassante, l’opposition républicaine et démocratique semble être toujours dans cette politique de la chaise vide au niveau de ces rencontres du cadre de concertation. En témoigne leur absence lors de la première rencontre tenue avant-hier mardi, sous l’égide du nouveau patron de l’administration malienne. Quoi qu’il en soit, cette rencontre, qui avait à son ordre du jour un sujet aussi important que l’adoption du chronogramme des élections et la révision des listes électorales, ne devait pas être boudée par les partis politiques de l’opposition.
D’ailleurs, cette absence des partis politiques de l’opposition républicaine et démocratique n’a pas passé inaperçue pour la présidente du cadre de concertation, Tiéman Hubert COULIBALY, chef du département en charge des questions électorales.
À l’issue de cette rencontre, ce dernier a tenu à lancer un appel pressant aux frondeurs. Pour un Mali apaisé et réconcilié avec lui-même, le ministre Tiéman Hubert a appelé à l’implication de tous les partis politiques.
« Je profite de votre micro pour lancer un appel à tous les partis politiques de l’opposition à reprendre leur participation à ce cadre de concertation. Ce que nous déciderons ensemble fera force de loi entre nous. Et nous ne pourrions que rendre service à notre pays », a-t-il dit.
Joint au téléphone par nos soins, hier mercredi, l’ancien ministre Djiguiba KEITA, auteur de la déclaration fracassante du 12 avril 2016, a indiqué que l’opposition n’entend pas signer son retour dans les débats tant que les exigences ne soient satisfaites.
Malgré cette décision d’autocensure et d’isolement de l’opposition, l’ordre du jour a été débattu et les dates des futures échéances électorales ont été fixées.
Ainsi, le référendum dont le texte de loi sera voté aujourd’hui par l’Assemblée nationale, aura lieu le 9 juillet prochain. Toutefois, le ministre a indiqué que la date officielle des autres élections sera annoncée officiellement lors d’une autre séance de travail.
Cependant, dans les coulisses, on apprend que selon le nouvel agenda proposé par le gouvernement, les élections communales partielles prévues dans 59 communes sont prévue pour le 29 octobre 2017. Quant aux élections régionales, elles sont prévues pour le 26 novembre 2017.
Au terme d’une concertation qui aura duré 3 heures, tous les partis présents ont exprimé leur adhésion à ces mesures. Le chef du département a souligné que pour que l’accord de paix puisse connaitre une mise en œuvre dynamique, ‘’nous devenons absolument aller à la consultation référendaire’’.
Selon lui, le Mali a des engagements internationaux qui l’obligent à respecter un certain nombre de points d’éthique.
Au sortir de ce premier cadre de concertation gouvernement-partis politiques organisé par le ministre de l’Administration territoriale, des participants ont exprimé leur satisfaction.
« Nous ressortons ici avec la conviction que les partis politiques sont prêts, à sensibiliser, à jouer leur partition dans le cadre de cette révision constitutionnelle », a dit Alassane Abba de la CODEM, membre de la majorité présidentielle.
De son côté, le porte-parole de l’opposition extraparlementaire, Alassane DEMBELE de l’ANCD, a indiqué qu’il y a eu des arguments contradictoires qui ont été avancés lors de cette rencontre. Mais, il se dit convaincu que même si on reportait à plusieurs années plus tard, on sera obligé à un moment donné d’organiser ces élections. « Les uns et les autres se sont donné comme objectif de valider les dates proposées par le ministre de l’Administration territoriale », a-t-il expliqué.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source: info-matin