Homme de confiance du chef de l’Etat, Ibrahim Boubacar Keïta, principal artisan de la victoire de son second quinquennat, Soumeylou Boubèye Maïga reste flegmatique face à l’adversité.
« Quand on soupe avec le diable, il ne suffit pas d’avoir une louche aussi longue que la sienne. Il faut s’assurer d’avoir des bras aussi longs que les siens », nous enseigne une sagesse africaine. D’aucuns n’ont pas compris cette métaphore, pourtant, bien évidente. De tout temps, le Tigre a fait l’objet d’attaques tous azimuts d’hommes et de femmes et qui l’en veulent à mort. Mais, il est resté serein. De l’époque de Moussa Traoré à celui d’Alpha Oumar Konaré, en passant par Amadou Toumani Touré ou le président Ibrahim Boubacar Keïta, SBM a subi toutes sortes d’attaques et parfois très lâches. Malgré tout, il a su tenir bon et rester lui-même. Lui, le Tigre qui a osé défier le grand Bala de Djicoroni Para en son temps, ne saurait trembler devant des individus que les circonstances ont mis à un certain niveau de responsabilité. Ils se croient si forts qu’ils pensent que c’est le moment d’en finir avec le Tigre.
Que reproche-t-on au Tigre ?
Ils sont nombreux les adversaires de Soumeylou Boubèye. Eh oui ! Ils sont si nombreux et revêtent plusieurs couleurs.
Dans le premier lot, on trouve des narco-religieux reconvertis en politiques déguisés. Ils sont les plus dangereux et les plus teigneux. Le tort du Tigre est de vouloir les empêcher de tourner en rond notamment avec des djihadistes et autres racailles dans le Centre et le Nord du Mali. Aussi, ils veulent mener cette entreprise lugubre avec les fonds de l’Etat. Parmi eux, il y en a qui utilisent leur position et leur influence pour se soustraire de l’imposable des douanes et des impôts. On comprend aisément que le Tigre les dérange. Face à la fermeté de SBM contre des pratiques d’une autre époque, ils se sont mués en hommes politiques. Alors, ils ont pris plusieurs visages et investi toutes leurs forces pour renverser le régime lors de la dernière élection présidentielle. La détermination du Tigre les a désabusés. La première option ayant échoué, ils ont investi les rues contre le Tigre sous le couvert de l’islam. Face au danger et le chaos qu’un affrontement avec ces apprentis djihadistes pourrait engendrer, le tigre décida de sauver le pays. Il démissionne de la Primature.
Dans le deuxième lot, se trouvent ses anciens camarades politiques à qui il a toujours damé les pions. Ces derniers ont vu en sa démission une occasion rêvée de le neutraliser pour de bon. Alors, ils l’accusent de débaucher les cadres et militants à tour de bras. Ils ont organisé toutes sortes de campagnes de dénigrement contre le Tigre. A Ségou, il trouva les mots justes pour les répondre. « Cela fait bientôt six mois que nous ne sommes plus à la Primature, mais notre parti (ASMA-CFP) continue d’enregistrer des adhésions. », rugissait le Tigre. A la différence des premiers, ses anciens camarades politiques n’osent pas le défier ouvertement, eu égard à sa capacité à les détruire. Ils le savent.
Dans le dernier lot de ses adversaires, il y a des gens de profils divers. Dans ce groupe, la catégorie la plus dangereuse reste celle des fonctionnaires de bas étages et les laudateurs du prince du jour. Certains occupent des postes de hautes fonctions, qu’ils ne doivent qu’à la clémence du prince du jour et non par leur compétence. Ragaillardis par leur statut, ceux-ci pensent réussir là où, d’autres plus futés qu’eux ont failli laisser leur peau.
L’intéressé les a vus venir depuis un moment déjà, c’est pourquoi, il confia à ses militants à Ségou : « Certains pensent que c’est le moment de nous marcher sur les pieds.»
Dans cette catégorie, les coups fusent de partout. Incapables de sécuriser leur propre domicile pourtant, avec tous les moyens de l’Etat, ils préfèrent accuser le Tigre de les mettre sur la place publique. Friands de champagne, de vin d’Alsace et avec un goût très prononcé pour les cigares de grandes marques Havana, ils ne lésinent point sur les moyens pour s’offrir le service d’artistes internationaux à coup de dizaines de millions de francs CFA pour quelques heures. Eh oui ! La bamboula aux frais du contribuable est très intéressante.
Pour se donner un peu de contenance, ils n’hésitent point à verser dans l’abus. Passés maîtres dans la fanfaronnade, ils se croient plus royalistes que le roi lui-même et n’hésitent pas à verser dans l’arbitraire. Dépassés par les réalités des Maliens mais dotés d’une imagination débordante, ils ont trouvé des accessoires pour voir la vie en rose. Les lunettes fumées. Presque tous en portent. Incapables de regarder l’insupportable misère qui les entoure et pas courageux de fixer les Maliens dans le blanc des yeux. Alors, ils sont versés dans l’humanitaire. Comme par magie, ces individus peu fameux se sont découvert un talent de philanthrope. Ils rénovent et construisent gratuitement les centres de santé dans les garnisons. Avec quel argent ? Allez-y savoir !
Dans leur haine et leur acharnement contre le Tigre, ils sont devenus spécialistes de tracts qui circulent sur les réseaux sociaux contre lui.
Pourquoi le Tigre fait si peur ?
Il faut croire que SBM coupe le sommeil à plus d’un. Malgré qu’il ne soit plus aux affaires depuis bientôt huit mois, l’homme continue de hanter certains dans leur vie. Ce n’est pas pour rien qu’il est craint par ses camarades de l’Adema et d’autres savent le pourquoi. Le Tigre est « immortel ». Les plus avisés le savent et les imprudents ne le comprendront que le jour où ils se feront harakiris.
L’ancien Premier ministre fait peur parce qu’il refuse le gaspillage du dernier public et ne cautionne pas que le trésor public puisse financer les activités inhumaines d’Amadou Kouffa ou d’Iyad Ag Aly.
Très loyal, il informe régulièrement le décideur en chef sur des pratiques peu orthodoxes de certains hommes impliqués dans la gestion des affaires publiques.
Aussi, à l’allure où va le parti ASMA, les adversaires de SBM craignent tous que 2023 ne soit joué d’avance. Car, le parti gagne du terrain malgré ses maigres moyens. Il est implanté sur l’ensemble du territoire national, selon le dernier rapport des travaux de la rentrée politique tenue à Ségou. A cette occasion le Tigre avait donné le ton. « Aujourd’hui, nous sommes la deuxième ou troisième force parlementaire. Aux prochaines législatives, nous devons être la première force ». Depuis cette date, des partis qui pensent que le pouvoir leur revient de droit en 2023 ne dorment plus. Dans leur viseur, un seul homme : Soumeylou Boubèye Maïga.
Imperturbable, le stratège du quartier du fleuve consacre tout son temps, à ses militants et aux activités de son parti. Les attaques lâches, SBM en a déjà encaissé plusieurs. Immunisé, il a le cuir assez dur pour résister aux bourrasques. « Le chien aboie, le hérisson passe ! », aime dire Soumeylou Boubèye.
Harber MAIGA
Source: Azalaï-Express