Les principaux responsables du parti CNDD-FDD au pouvoir ont honoré leur chef ce week-end, le président Pierre Nkurunziza, en lui conférant un nouveau titre en kirundi, la langue nationale, en reconnaissance de ses « immenses réalisations, la valeur de ses idées, de ses enseignements, conseils et actes ».
Ce qui a suscité un vif débat sur les réseaux sociaux. Le parti au pouvoir a donc organisé une conférence de presse mardi 13 mars pour y mettre fin. « Guide suprême éternel » ou « guide permanent » ? Le CNDD-FDD a tenté de clore la polémique qui fait rage depuis trois jours sur la traduction en français du nouveau titre accordé au président Pierre Nkurunziza, « Imboneza yamaho », en kirundi dans le texte. Le numéro 2 de ce parti a donc organisé une conférence de presse hier. Il a clarifié le rang inégalé que les hauts cadres viennent de conférer au chef de l’Etat burundais, « visionnaire du CNDD-FDD ». Le général Evariste Ndayishiye jure qu’ils suivront ses idées « pour toujours ». Mais cela n’a pas mis fin aux débats qui enflamment la toile depuis l’annonce de cette nouvelle distinction accordée à Nkurunziza. Ses détracteurs continuent de le caricaturer en « Grand timonier » ou en « Roi-Soleil », en dénonçant le culte de la personnalité de plus en plus grandissant que ce parti voue à son chef depuis quelques années. La preuve, selon des observateurs ? Le Comité central de son parti a décrété par la même occasion que chaque jeudi sera désormais un jour consacré… à la prière, à l’Eternel et au jeûne. Des directives que tous les membres du CNDD-FDD sont tenus de suivre, a précisé Evariste Ndayishimiye. C’est exactement ce que Pierre Nkurunziza, un born-again évangelique, a toujours fait chaque jeudi, depuis bien avant son accession au pouvoir en 2005. Le fait d’imposer ainsi sa pratique personnelle de la religion est le signe, selon un haut cadre de son parti, qu’il en est aujourd’hui le maître incontesté.
RFI