Restant sur ce même sujet politique, interrogerez-vous un quelconque impact à venir sur les relations entre la France et l’Afrique ? Si oui, lequel ?
Il est difficile de répondre à cette question puisque les pronostics sont parfois peu fiables. Mais nous pouvons constater que la France est en train de changer sa politique en Afrique. Il y a, par exemple, le cas du Sénégal d’où elle a rappelé plusieurs de ses troupes, pour n’y maintenir qu’un nombre minime. Toutes ses bases classiques sont appelées à être reconfigurées. Ces actions reflètent bien un changement de la politique française en Afrique. Je peux également parler de certaines nations d’Afrique de l’Ouest qui ont pris leurs distances avec Paris, qui, à son tour, a compris le message qui lui était passé, et va s’adapter à la nouvelle donne. Je pense néanmoins que la France ne peut pas se passer du continent africain, qui a un grand rôle à jouer dans l’avenir du monde. Cependant, elle va probablement devoir changer son approche, compte tenu de l’augmentation du nombre de partenaires potentiels, qui veulent des liens plus étroits avec l’Afrique, notamment l’Italie, la Corée du Sud, l’Arabie Saoudite, ou la Turquie. Sans parler des autres puissances traditionnellement présentes, telles que les États-Unis, la Russie, l’Allemagne. La convoitise de tous ces acteurs montre bien que la France ne sera plus seule.
Propos recueillis à Paris par Paul-Patrick Tédga