Quelque 200 personnes réunies Place de la nation, dans la capitale du Burkina Faso, ont protesté contre la prise du pouvoir par le lieutenant-colonel Yacouba Isaac Zida.
“Ils (NDLR : les militaires) réclament la présidence alors qu’ils n’ont mené aucune lutte. C’est le peuple qui a mené la lutte. Le peuple ne va jamais se laisser faire. Si le lieutenant-colonel Zida pouvait déloger Blaise Compaoré, il l’aurait fait depuis longtemps”, a martelé un manifestant au micro de BBC Afrique.
“Ce sont les mêmes gens qui ont tiré sur nous, devant le palais de Kosyam (NDLR : le palais présidentiel). Nous n’allons pas accepter un militaire à la tête de notre pays”, a-t-il soutenu.
“La patrie ou la mort ! Nous vaincrons”, scandaient les manifestants, reprenant un slogan du prédécesseur de Blaise Compaoré, Thomas Sankara, assassiné en 1987.
Compaoré, déchu du pouvoir vendredi 31 octobre, s’est installé depuis le même jour dans une résidence d’Etat pour les hôtes étrangers, à Yamoussoukro, la capitale administrative de la Côte d’Ivoire voisine.
Le lieutenant-colonel Yacouba Isaac Zida, ex-numéro 2 de la garde présidentielle de Compaoré, a déclaré “assumer” les responsabilités de “chef de l’Etat” de transition.
Il a qualifié de “caduques” les déclarations du chef d’état-major Honoré Traoré, qui a fait une annonce similaire avant lui.
Selon un correspondant de la BBC dans la capitale, Ouagadougou, le bras de fer a finalement tourné en faveur du lieutenant-colonel Zida.