Au Burkina Faso, des groupes armés “terroristes” ont tué et violé des civils, a annoncé lundi, Human Rights Watch (HRW), qui dit avoir documenté le meurtre de 67 civils lors d’attaques contre des villages, des fermes et des mines d’or artisanales, entre 2021 et 2022.
Dans son communiqué, Human Rights Watch accuse également des membres des forces de sécurité gouvernementales de commettre des abus à l’encontre des civils, tout en appelant les nouvelles autorités du pays à mieux protéger les civils contre les attaques et s’assurer que les forces gouvernementales respectent les droits humains.
Les groupes armés terroristes, qui ont commencé à attaquer le Burkina Faso en 2016, sont devenus de plus en plus abusifs, commettant des centaines de meurtres, d’exécutions sommaires et de viols de civils, ainsi que des pillages généralisés, a rappelé HRW.
“En outre, depuis 2016, les forces de sécurité gouvernementales et les milices engagées dans des opérations antiterroristes auraient tué illégalement des centaines de civils et de combattants terroristes présumés, favorisant ainsi le recrutement au sein des groupes armés. Les combats ont forcé 1,8 million de personnes à quitter leur foyer, la plupart dans les régions du Sahel et du Centre-Nord du pays”, selon la même source.
“Les groupes terroristes armés démontrent jour après jour leur profond mépris pour la vie et les moyens de subsistance des civils”, a déclaré Corinne Dufka, directrice pour le Sahel à Human Rights Watch.
“Les forces gouvernementales et les milices alliées devraient respecter scrupuleusement le droit international des droits humains et le droit international humanitaire, et s’abstenir de tuer au nom de la sécurité”, a-t-elle ajouté.
Du 7 au 21 avril 2022 à Ouagadougou, la capitale, ainsi qu’à Kaya, Human Rights Watch dit avoir interrogé 83 survivants et témoins d’incidents survenus entre septembre 2021 et avril 2022 dans les régions de la Boucle du Mouhoun, de Cascades, du Centre-Nord, de l’Est, du Nord, du Sahel et du Sud-Ouest au Burkina Faso.
“Il y a eu très peu d’enquêtes, et encore moins de poursuites, pour les atrocités qui ont ponctué le conflit au Burkina Faso”, a noté Corinne Dufka.
Les autorités burkinabè n’ont pas encore réagi à cette déclaration.
AA / Ouagadougou / Dramane Traoré
Source: aa.com