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Burkina Faso: des attaques terroristes au procédé très similaire

Au Burkina Faso, deux attaques jihadistes ont eu lieu en deux jours. Mercredi soir un poste militaire à Kompienbiga, vers Pama, dans l’est du pays, a été assailli par un groupe terroriste. Le bilan définitif est encore en cours. Un soldat serait blessé et d’autres disparus. Deux jours plus tôt, à Nassoumbou, dans le nord du pays, vers la frontière malienne, une position militaire était également attaquée par des hommes armés. Bilan, quatre morts et une dizaine de blessés. Les deux attaques se sont déroulées de la même manière.

Les deux attaques commencent par des tirs de roquettes, puis des hommes à motos ou en 4X4, lourdement armés, montent à l’assaut. A l’arrivée des renforts, les assaillants se replient aussi vite qu’ils sont arrivés.

Des témoins affirment que les terroristes de Nassoumbou sont repartis vers le Mali voisin. Depuis l’année dernière, les raids de la force française Barkhane et de l’armée malienne ont porté un sérieux coup au Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans dont certains membres se seraient repliés vers le nord du Burkina.

Les groupes armés de l’est du pays seraient plutôt issus d’Ansarul Islam, mouvement jihadiste du Soum soutenu par l’Etat islamique au Grand Sahara.

Coordination

« Les deux groupes se coordonnent très bien, explique Mahamoudou Savadogo, consultant sur la gestion des risques. Ils échangent des éléments aux compétences élevées, en explosif par exemple, qui forment les autres combattants. »

« Au nord du Burkina et dans le Sahel, ce sont des petits groupes de délinquants qui agissent et s’appuient sur le plan logistique par le GSIM. Dans l’Est, on a des groupes locaux dont l’ossature est Ansarul Islam, appuyée par l’Etat islamique au Grand Sahara. De temps en temps, il y a une coordination entre eux, et ils évoluent même de temps en temps sur le même territoire, à l’Est. Il n’y a pas une grande distance entre l’Est et le Nord, il y a des membres qui passent d’un groupe à un autre. Généralement, ce sont ceux qui maîtrisent l’art de la guerre, comme la pose des IED[mines artisanales] ou bien la manipulation des armes de grand calibre. »

« Ces groupes poursuivent le même intérêt et ne sont donc pas concurrents, poursuit le spécialiste. Ils ont tous été harcelés par Barkhane ou les forces armées régulières du Burkina. Donc pour survivre, il va falloir qu’ils collaborent. »

La période est charnière pour le Burkina Faso. Nouveau gouvernement, nouveau chef d’état-major, future présidence du G5 Sahel… Dans l’oeil du cyclone, les autorités doivent encore démontrer à leur population et à leurs partenaires qu’ils peuvent faire face à la menace jihadiste.

RFI

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