A l’issue de deux jours de la revue annuelle des Experts intervenant dans la lutte contre le ver de Guinée au Mali, il a été révélé que, depuis trois ans, aucun cas de cette maladie n’a été détecté à l’échelle nationale. Mais, les acteurs restent toutefois ne baissent la garde pour relever le défi lié à l’arrêt définitif de la propagation des infections animales.
Les lundi 28 et mardi 29 janvier 2019, la Maison des Aînés de Bamako a abrité la revue annuelle du Programme National d’éradication du ver de Guinée. La cérémonie d’ouverture des travaux, présidée par le Secrétaire Général du Ministère de la Santé et l’Hygiène Publique, Dr Mama Koumaré, a réuni le Représentant de l’Organisation Mondiale de la santé (OMS) au Mali, Dr Boubacar Sidibé ; le Vice-président du Centre Carter, Dr Deano Sienko, et un groupe d’Experts impliqués dans la lutte contre le ver de Guinée au Mali.
D’entrée de jeu, le Vice-président du Centre Carter, Dr Deano Sienta, a déploré l’existence de la maladie dans certaines Régions de notre pays et a exhorté les acteurs du Programme national à accentuer les efforts sur les recherches, la communication et la sensibilisation.
Dr Deano Sienta a rassuré les acteurs de la disponibilité et de l’engagement du Centre Carter à soutenir les efforts du Gouvernement malien dans l’éradication de cette épidémie.
Du côté du Représentant résident de l’OMS au Mali, Boubacar Sidibé, les résultats de l’évaluation externe de septembre et octobre 2018 dans toutes les Régions du Mali ont démontré zéro cas humain de ver de Guinée durant ces trois dernières années.
«Depuis trois ans aucun cas humain de ver de Guinée n’a été notifié au Mali », a-t-il déclaré. Tout en regrettant la persistance des infections animales. Encore cette année, une dizaine d’infections ont été notifiées dans les Districts sanitaires de Djenné (Région de Mopti), Tominian, Macina et Markala (Région de Ségou).
Ainsi, toutes ces infections ont été confirmées comme étant du ver de Guinée de type medinensis.
Dans son intervention, le Représentant du Ministère de la Santé et l’Hygiène Publique, Dr Mama Koumaré, a salué les efforts des équipes du programme qui ont permis d’aboutir à ce résultat de zéro cas.
«Cette situation épidémiologique, paradoxalement caractérisée par l’absence de cas humain et la persistance des cas d’infections animales, nous invite non seulement à maintenir une vigilance accrue, mais aussi à innover pour mieux cerner cette épidémiologie afin de pouvoir la contenir dans un bref délai », a indiqué Dr Mama Koumaré.
Le Secrétaire Général du Ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique reste convaincu de la subsistance de nombreuses zones d’ombre quant à la compréhension de l’évolution de la maladie chez les animaux.
«Ceci doit être, une fois de plus, un défi pour l’année 2019. Il s’agira, au cours de cette année, de maintenir zéro cas humain, mais surtout de trouver une solution idoine pour contrer la propagation des infections animales», a insisté Dr Koumaré qui a exhorté les acteurs impliqués à redoubler d’efforts dans la surveillance de routine et à être actifs pour qu’aucun cas n’échappe. Et il ajoute: «Une innovation dans l’approche participative des communautés dans le suivi des activités de santé en général et, en particulier, du ver de Guinée, une rigueur dans la documentation de toutes vos structures de santé et, enfin, la promotion des activités de communication sur la connaissance de la maladie et du système de récompense sont inéluctables pour éradiquer le mal».
Rappelons qu’à l’instar de plusieurs autres pays, le Mali a souscrit en 1986 à l’éradication de la dracunculose prônée par l’OMS. Ainsi, l’engagement du Mali a permis de passer de 16000 cas en 1992 à zéro cas depuis 2016, malgré l’insécurité et les conflits inter communautaires qui perturbent généralement le travail des intervenants dans ce secteur de la santé.
Cyril ADOHOUN
Source: L’Observatoire