Au Mali, Ciments et Matériaux du Mali (CMM), Diamond Ciment (DCM-SA) et Ciments d’Afrique (CIMAF), sont trois unités de production du ciment, qui ont une capacité annuelle estimée à 2 000 000 de tonnes, soit 50% du besoin national, qui se chiffre à 4 000 000 de tonnes.
Ce sont les importations à partir des pays de la sous-région, du Sénégal notamment, qui viennent en relai pour satisfaire les besoins et éviter les fluctuations de prix.
Ainsi, la grève de plus de deux semaines enclenchée au Sénégal par l’Union des routiers du Sénégal et l’Intersyndicale du secteur des transports routiers, pour dénoncer les tracasseries routières, a eu des impacts immédiats sur l’approvisionnement du Mali en ciment.
Le prix a connu une hausse considérable. Comme on le constate sur les chantiers, on passe de 90 000 FCFA ou 95 000 FCFA la tonne, pour s’établir jusqu’ à 120 000 FCFA pour le ciment importé et 115 000 FCFA pour celui produit au Mali.
« Bamako news » a interrogé un gérant de quincaillerie sur la situation. « Nous n’avons pas de camions. Rares sont les quincaillers qui disposent de camions. Nous recevons des importateurs qui, souvent, ne sont pas propriétaires des camions qui assurent uniquement le transport. Vous trouverez des importateurs, qui n’ont aucun magasin et qui, depuis le cordon douanier, commencent à appeler les quincailleries intéressées par les ciments, pour leur livrer directement. Donc nous les vendons comme nous les recevons, après avoir ajouté notre marge. Aujourd’hui, nous vendons le sac du ciment du Mali au détail à 5 750 FCFA, ce qui fait que la tonne revient à 115 000 FCFA » a-t-il expliqué.
Une véritable politique nationale d’approvisionnement de ciment s’impose au Mali afin d’accompagner la dynamique du secteur de la construction et promouvoir le développement du secteur industriel malien, mais aussi, d’alléger la forte dépendance nationale aux ciments importés.
Andiè A. DARA