Le jeudi 11 avril, les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016, ont tenu leur marche nationale pacifique. Cela avec une itinéraire qui part de la place Can à l’ACI 2000 en passant par le rond-point ‘’ Bougie Ba’’ pour terminer au du monument Kouamé Kourouma. Leurs militants ont fortement répondu à l’appel. A l’issue de cette marche, les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016, menacent d’observer une grève à partir de ce matin lundi 15 avril, jusqu’au 17 mai.
Cette marche, faut-il le souligner fait suite à l’échec de négociations entre le gouvernement et les syndicats de l’éducation le 23 mars dernier. Ainsi, pour hausser le ton d’une autre manière, les enseignants ont décidé de s’exprimer par la rue, à travers une marche pacifique.
De la place Can à l’ACI 2000 en passant par le rond-point ‘’Bougie Ba’’, jusqu’au monument ‘’Kouamé Kourouma’’ les enseignant fortement mobilisés ont manifesté leur mécontentement.
Déjà à 8heures, ce jeudi 11 avril, les alentours de la ‘’Place Can’’ étaient inondés de monde. Sur les pancartes brandies par certains manifestants au cours du trajet, on pouvait lire entre autres slogans : « les enseignants ont droit à une prime de logement », « oui, aux recomptes et non aux blocages des salaires », « le personnel enseignant veut une amélioration de ses conditions de vie et de travail »…
Un autre constat qui a marqué les esprits, aura été le port des brassards et foulards rouges par tous les marcheurs. Ce signe, selon Abdramane Coulibaly du Cap de Torokorobougou, vise à montrer à l’opinion nationale que les enseignants sont violés de leur droit vis-à-vis du code de travail.
Arrivés à leur point de destination (monument Kouamé Kourouma), les syndicats ont livré une déclaration à l’opinion nationale et internationale. Laquelle a été prononcée par leur porte-parole, Adama Fomba.
En prenant la parole, M. Fomba, a longuement dénoncé le déficit de dénouement de la situation de la part du gouvernement. Qui selon, lui a fait preuve à l’occasion des négociations avec les syndicats, d’un refus catégorique à faire des propositions concrètes sur les trois points de divergence. Lesquels, poursuit M. Fomba, concernent, l’octroi d’une prime de logement, la relecture immédiate du décret n°529 P-RM du 21 juin 2013 et l’accès des enseignants fonctionnaires des collectivités territoriales aux services centraux de l’Etat.
Selon lui, pour motiver son refus, le gouvernement estime que les revendications sont irrationnelles et insoutenables eu égard de l’effectif des enseignants et du manque d’argent. « Les syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 affirment que les moyens existent bel et bien au regard de la dilapidation à ciel ouvert des deniers publics » a-t-il déclaré.
Dans cette dynamique le porte-parole Fomba, a rappelé que les revendications des syndicats étaient déjà acquises depuis plus de 2ans. « C’est par ce que le gouvernement n’a pas honoré ses engagements que nous sommes revenus sur ces points de revendications » a-t-il précisé, tout en soulignant que l’école malienne, n’est pas une priorité pour leur interlocuteur.
Par ailleurs, il a précisé que les syndicats restent et demeurent toujours ouverts au dialogue. Cela, sous condition du déblocage de leurs salaires des mois de février et de mars. S’indignant face à cette pratique du gouvernement, il dira que cela est une violation flagrante des textes régissant l’exercice de droit de grève au pays.
En termes de perspectives, les syndicats projettent une grève du 15 avril au 17 mai. Le préavis a été déposé. Cette grève s’exécutera en cas de non satisfaction de leurs doléances.
Par Mariam SISSOKO
Source: Le Sursaut