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Bras de fer entre le CMC et le ministre de tutelle : Vers la mise en place d’une administration provisoire

Rien ne va plus entre le Conseil malien des changeurs (CMC) et le ministre de tutelle, Dembélé Madina Sissoko. Le désaccord entre l’organisme délégué et sa tutelle a presque atteint son point de non retour. Et il se susurre déjà dans les couloirs du cabinet que le ministre Dembélé Madina Sissoko a décidé de mettre en place une administration provisoire.

En réalité, ce qui se passe entre le ministre Sissoko et le Conseil malien des chargeurs est tout simplement incroyable. C’est une insubordination qui ne dit pas son nom. Le Cmc a simplement refusé de se plier aux instructions de sa tutelle. Un défi à l’autorité de la tutelle ? Pourtant, lors de la 13e Assemblée générale consulaire, le ministre des Transports Dembélé Madina Sissoko avait donné des instructions fermes lors de la cérémonie d’ouverture de cette rencontre.

Elle avait ordonné un changement radical dans l’utilisation du budget du Cmc. Elle avait instruit que 70% du budget de la structure soient alloués à l’investissement et 30% consacrés au fonctionnement. Ce qui tranche avec la pratique qui était en cours au Cmc qui appliquait le contraire. Au lieu de mettre en œuvre cette instruction, l’équipe dirigée par Kissima Sylla, après son élection, a continué à appliquer l’ancienne pratique en utilisant en 2023 70% du budget dans le fonctionnement et 30% dans les investissements. Madina Sissoko n’était pas au bout de sa peine, malgré la note technique qu’elle a élaborée avant la tenue de l’Assemblée générale consulaire de 2024, quand elle a appris que l’équipe de Bakissima Sylla avait encore fait fi de ses recommandations. En effet, dans le projet de budget 2024 du Cmc, le bureau dirigé par Bakissima Sylla, il est prévu que 50% du budget seront consacrés au fonctionnement et 50% aux investissements. Ce n’est pas tout. Madina Sissoko a souhaité avoir des éclaircissements qu’elle n’a pas obtenus sur des points prévus dans le projet de règlement intérieur. Ce qui fait qu’elle a boycotté l’Assemblée générale tenue en janvier dernier. En effet, dans le projet de règlement intérieur, le président Cmc s’est arrogé des prérogatives qui pourraient être préjudiciables aux finances de la structure. Par exemple, l’article 66 de ce projet de règlement intérieur stipule que « le président du Cmc, les membres du bureau, les conseillers, les membres des commissions techniques, les fonctionnaires en service bénéficient des avantages accordés par l’Assemblée consulaire ». C’est comme si on disait à un marchand avide d’argent de se servir lui-même. Pire, dans ce projet de règlement intérieur, en son article 67, il est indiqué que « pour des nécessités de service, le président peut nommer des conseillers », sans déterminer le nombre. Ce qui peut s’apparenter à un laisser aller si on ne prend des dispositions pour limiter les pouvoirs de nomination du président.

Ce qu’il faut noter, c’est que le président et le trésorier du bureau de Bakissima sont sous la menace de se voir épinglés dans les rapports du Vérificateur Général pour leur implication dans la gestion de l’ancien dirigé par Ousmane Babalaye Daou, rapport qui sera transmis très bientôt au Procureur du Pôle économique et financier de Bamako. C’est pour cette raison, d’après nos informations, que le ministre serait aujourd’hui dans la logique de balayer toute l’équipe de Bakissima et mettre en place une administration provisoire.
Youssouf Diallo

La lettre du Peuple

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