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Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) : Promotion du genre et de l’inclusion financière des femmes

L’inclusion socio-économique des femmes reste un enjeu de droits humains et de réduction de la pauvreté surtout dans les États de l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA). L’UEMOA couvre une superficie de 3 512 233 km2 et compte 141,7 millions d’habitants. Le taux de croissance du PIB, à prix constant, est de 5,9% en 2022 (Source : RSM juin 2023). Avec un fort potentiel de développement durable, de multiples initiatives de promotion du genre sont mises en œuvre pour améliorer l’inclusion socio-économique et financière des femmes. La Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM) de l’espace UEMOA n’en fait pas exception.

Selon les statistiques de la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières (BRVM), seulement une seule société malienne est enregistrée et affiliée à la bourse. Aux côtés de celle-ci, 46 sociétés sont cotées et une dizaine d’autres entreprises sont en liste pour faire le choix de l’introduction en bourse à l’horizon 2025. Des chiffres très en deçà des attentes de l’antenne régionale de la BRVM au Mali. Cette information a été donnée lors d’une session de formation des journalistes en Août dernier à la Maison de la presse de Bamako, animée par la Directrice de l’antenne de la BRVM. Une session de renforcement des capacités qui entre dans le cadre d’une multitude d’actions de sensibilisation et de formation de la BRVM à l’endroit de certaines catégories socioprofessionnelles visant à développer la culture boursière au Mali.

La Bourse méconnue au Mali

Étant la forme de placement la plus performante à long terme, beaucoup de maliens restent encore à l’écart et manquent l’opportunité rentable de placer leurs ressources financières sur les marchés de la Bourse régionale. Les femmes sont presque en majorité exclues de ce système de marché économique et financier en raison de plusieurs facteurs. La Bourse n’est pas du tout connue des femmes même des femmes engagées dans l’entreprenariat ou d’organisations féminines au Mali. Même pour avoir leur impression sur la bourse, toutes nos tentatives auprès d’elles sont restées vaines. Chose qui démontre l’absence d’intérêt et de connaissances des femmes maliennes sur les questions boursières en particulier.

L’inclusion des femmes à la bourse tarde malgré les efforts

Pourtant, approcher par nos soins, la Directrice de l’antenne nationale de la BRVM au Mali, Mme Awa Bagayoko soutient que « chaque année, la BRVM anime une cérémonie de sonnerie de cloche pour l’égalité du genre : Ring the Bell for Gender Equality, à l’instar de 59 autres bourses à travers le monde ».

Selon Mme la Directrice de l’antenne de la BRVM dans notre pays, les places boursières se sont engagées depuis bientôt une décennie, à sonner leurs cloches à travers le monde pour la promotion de l’égalité du genre sous le concept « Ring the Bell for Gender Equality », à l’occasion de la célébration de la Journée Internationale des droits de la Femme. Il faut savoir que ce concept est né du “Sustainable Stock Exchanges Initiative”, une initiative conjointe aux Nations Unies et à plusieurs autres Organisations internationales comme le World Federation of Exchanges (WFE) dont la BRVM est membre. Elle est mise en œuvre par ONU Femmes, l’entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes avec qui, selon la Directrice de l’antenne du Mali, la BRVM collabore depuis plusieurs années pour l’organisation de cette journée. « Cette cérémonie dédiée aux femmes vise à sensibiliser les acteurs du marché financier de l’UEMOA pour développer l’inclusion et l’implication des femmes dans la finance pour plus de durabilité dans ce secteur » a notifié Mme Awa Bagayoko et de mettre l’accent que « l’équilibre entre les genres au sein des entreprises apportent de meilleurs résultats financiers et en matière de gouvernance ainsi que plus d’innovation ».

Aussi signale-t-elle que la promotion du genre est un axe majeur à la BRVM qui est associée à l’initiative des Nations Unies pour la Finance Durable (Sustainable Stock Exchanges Initiative) depuis 2016. « Dans ces activités de promotion de la finance durable, les secteurs comme l’égalité du genre font intégralement partie du développement durable et inclusif, d’où l’importance pour nous » a-t-elle indiqué rappelant que c’est dans ce cadre que les équipes de la BRVM ont aussi accompagné la création et la mise en place d’un Club d’investissement des femmes à Dakar au Sénégal (WIC), une autre initiative visant à soutenir l’inclusion des femmes.

Pas de club d’investissement des femmes au Mali

Mais au Mali, selon la Directrice du Bureau de la BRVM à Bamako, l’Antenne de la BRVM a tenté d’initier la création d’un club d’investissement auprès d’un groupement de femmes commerçantes et entrepreneures, mais regrette-t-elle, que cette initiative n’a pas eu de suite auprès des intervenantes. Selon l’économiste Amadou Sy, cela est dû au fait que les femmes sont très faiblement représentées dans les grandes sociétés au Mali. A ses dires, les femmes sont beaucoup plus présentes dans les activités informelles qui n’ont pas d’accès facile vers la Bourse. A ces obstacles, l’économiste ajoute également l’insuffisance d’informations sur la Bourse.

Des pistes de solutions

A ce niveau, l’économiste Amadou Sy recommande de revoir le capital social de la Bourse de l’UEMOA de telle sorte que les petites et moyennes entreprises – Petites et Moyennes Industries (PME-PMI), ainsi que les entreprises non formelles puissent facilement y avoir accès pour investir et accroître leur développement. En effet, l’économiste salue le bien-fondé des initiatives de sensibilisation de la BRVM pour promouvoir le genre et l’inclusion boursière des femmes.

En réponse, Mme Awa Bagayoko, Directrice de l’antenne de la BRVM au Mali, rassure que son bureau entend poursuivre les initiatives de formations et de conférences auprès des femmes pour développer la culture financière.

En plus des femmes, la BRVM travaille à élargir ces initiatives de formation auprès d’autres catégories socio-professionnelles y compris dans les universités qui constituent, selon elle, les chefs d’entreprise et les investisseurs de demain.

Concernant les Petites et Moyennes Entreprises (PME), « nous travaillons à favoriser leur accès au marché financier », a indiqué la Directrice. Déjà, fait-elle savoir qu’en 2017, la BRVM a créé un 3ième compartiment uniquement pour les PME pour mieux s’adapter à leurs réalités.

Responsabilité de l’Etat pour développer le marché financier

La responsable de l’antenne de la BRVM au Mali a aussi souligné que l’Etat a une grande responsabilité dans le développement du marché financier au Mali. Pour Mme Awa Bagayoko, en intégrant la bourse, les opérateurs économiques nationaux auront plusieurs avantages pour renforcer leurs fonds propres ; mieux gérer les entrées et sorties du capital de l’entreprise ; bénéficier de la visibilité, de la notoriété et par ricochet attirer plus d’investisseurs ; améliorer leur valorisation financière ainsi que leur gouvernance.

Issa Djiguiba  

Ce reportage est publié avec le soutien de Journalistes pour les Droits Humains au Mali (JDH) et NED.

Source: Le Pays

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