Dans la violation de la liberté d’expression au Mali, le régime d’IBK bat le record de ses prédécesseurs. Interdiction sur interdiction, plus personne n’a encore le droit à la manifestation pacifique dans ce pays. La preuve, des simples citoyens du Conseil National de la société civile (CNSC) viennent d’être empêchés de pacifiquement manifester contre les récents massacres qui ont eu lieu à Ogossagou et à Dioura où des centaines de Maliens ont été froidement assassinés par les bandits armés. Suite à cette interdiction, le président du CNSC, Boureima Allaye Touré, accompagné de ses membres a tenu une conférence de presse au sein de la maison de la presse le même jour, le 2 avril 2019.
Malgré que l’objectif des marcheurs était de manifester avec les familles endeuillées contre ces attaques meurtrières dont les Maliens sont victimes, le gouvernement a, de préférence, privilégié l’interdiction. C’est ainsi que lors de sa conférence de presse, le président du Conseil national de la société civile, Boureima Allaye Touré, s’est exprimé sur le sujet : « À commencer par les évènements de Dioura, mais avant cela, il y a eu ceux de Ménaka, de Koulogon, en plus du récent cas d’Ogossagou… On ne peut plus compter. Donc, devant ces massacres et tueries des Maliens et des Maliennes, d’adultes et de vieillards, nous avons dit que nous devons manifester avec les familles endeuillées, cette douleur ». Et aussi, martelait Bouréima, « interpeller le gouvernement à jouer son rôle de sécurisation des personnes et de leurs biens ».
En vue d’informer conformément aux règles en vigueur, disait le président du CNSC, une lettre a été adressée au gouverneur du district de Bamako pour la tenue de cette marche. « Je me suis personnellement transporté avec le vice-président chargé de l’organisation du conseil pour rencontrer le gouverneur après que nous avons rencontré le ministre de la Sécurité pour les informer objectivement par rapport à cette situation », ajoutera-t-il. Selon Boureima Allaye Touré, lorsqu’ils ont saisi le gouverneur du district, ce dernier leur demandait d’attendre la fin du deuil national décrété par le gouvernement tout en leur rassurant qu’il « n’y aurait pas de problème pour la tenue de la marche ». Le deuil ayant pris fin, la commission qui continuait à travailler a décidé d’informer le gouvernorat que la marche était prévue pour le 2 avril. À la grande surprise, annonçait le conférencier, le gouvernorat a envoyé sa réponse pour dire que la marche n’est pas autorisée pour des raisons non évoquées. Selon le conférencier, après être reçus par le gouverneur, « ce dernier leur a signifié ce qu’il avait écrit dans sa lettre, et eux aussi ont signifié leur désapprobation en disant : notre devoir c’est de vous informer. Nous sommes des légalistes, nous ne voulons pas violer vos décisions. Mais nous allons dire à l’opinion nationale et internationale que c’est le gouvernement qui nous empêche de faire cette marche citoyenne pour la paix ». Au cours de leur entretien avec le gouverneur en question, le président du CNSC dit s’être clairement adressé au gouverneur de la sorte : « C’est maintenant même que vous allez radicaliser l’opinion nationale. Parce que vouloir refuser une liberté consacrée par la constitution, ça appelle le citoyen malien à se rebeller.», conclut-il avant d’appeler les citoyens au calme et au respect de la loi.
Au sujet de l’appel d’une marche demandée par le président du Haut Conseil Islamic, Mahmoud Dicko, Boureima a précisé qu’il n’hésitera pas à appeler ses militants quand la marche sera autorisée. Mais en cas d’interdiction, clarifie-t-il aussi, il n’appellera personne pour l’évènement.
Mamadou Diarra
Source: Le Pays