«Au Mali, l’administration centrale, qui a le monopole du pouvoir de décision économique du pays, est encore détenue par ceux qui auraient dû faire profil bas, raser le mur ou s’exiler dès l’avènement au pouvoir de IBK. Ce sont ces détracteurs, dont la gestion documentée est encore disponible, qui se transforment en moralisateurs de la gestion publique et défenseurs de l’intérêt de notre peuple».
Ces propos ont été tenus par le président de la convention des partis politiques de la majorité présidentielle (Cpm), Boulkassoum Haïdara, à la rentrée politique de ladite convention, le samedi 15 novembre 2014 au Centre international de conférence de Bamako.
Le président de la Cpm, Boulkassoum Haïdara, a rappelé que la corruption, la gabegie, le népotisme, l’enrichissement illicite, l’impunité et l’insécurité étaient profondément enracinés dans notre société avant et pendant l’ère démocratique. L’ampleur de ces fléaux, dit-il, «n’est-elle pas à l’origine de la création du Bureau du Vérificateur général, malgré l’existence de nombreuses structures de contrôle opérationnelles».
Selon lui, plusieurs rapports du Vérificateur général sur la malversation et l’enrichissement illicite ont été faits pour lesquels l’impunité a été prescrite pour ne pas porter atteinte à la dignité des chefs de famille. Boulkassoum Haïdara a en outre parlé de l’effondrement du système éducatif depuis plus de deux décennies avec ses corollaires de grèves et de violences, mais également de l’épineux problème de la rébellion du Mali qui constitue le cauchemar malien depuis l’indépendance où toutes les formes de lutte sont demeurées vaines.
Il dira que la poche résiduelle du terrorisme qui persiste et évolue dangereusement doit être neutralisée avec les moyens matériels et humains conséquents. Avant d’inviter les négociateurs nationaux des pourparlers d’Alger, en rapport avec les médiateurs internationaux, à demeurer vigilants pour ne pas tomber dans une régionalisation mal maîtrisée ou même de renforcer le piège d’un fédéralisme ou d’une autonomie déguisée.
Ce rappel, selon le président de la Cpm, «ne peut nullement constituer d’excuse pour la gouvernance actuelle. Certes, les attentes sont nombreuses, les passifs sont lourds, la réalisation des priorités a été mal établie, les moyens disponibles sont insuffisants, mais aujourd’hui, le mythe IBK comme homme providentiel et comme solution est injustement mis en doute. Et pour cause : la corruption, la gabegie, le népotisme qui s’opéraient hier se sont étalés au grand jour comme pour braver le slogan salvateur prônant l’année 2014, l’année de lutte contre la corruption», a déclaré Boulkassoum Haïdara.
Quand Boulkassoum Haïdara s’en prend à la presse et à l’opposition
Selon le président de la Cpm, «les surfacturations en rapport à l’acquisition d’un avion présidentiel et à l’achat des équipements militaires, diversement commentées dans l’opinion, largement dénoncées par la presse et sévèrement critiquées par l’opposition, sont le fait des collaborateurs en qui le président avait placé toute sa confiance et qui l’ont trahi.
IBK doit tirer des leçons de cette situation de son mandat qui a fait douter un peuple impatient. Nous en voulons pour preuve la naissance du groupe An Filila, en écartant systématiquement tous ceux qui sont trempés de loin ou de près dans ces affaires de malversations, en attendant que la justice prononce son verdict», a-t-il martelé.
Sans être donneur de leçons, Boulkassoum Haïdara a profité de cette opportunité pour suggérer au président d’examiner les critères du choix de ses collaborateurs en intégrant de la compétence, de la discrétion, de la probité, de l’intégrité et de la loyauté. Car, selon lui, «il n’existe aujourd’hui au Mali aucun secret d’Etat, aucun secret défense valable pour les commanditaires de certaines presses haineuses, arrangées contre la gouvernance actuelle».
Par ailleurs, à en croire le président de la Cpm, «au Mali, l’administration centrale, qui a le monopole du pouvoir de décision économique du pays, est encore détenue par ceux qui auraient dû faire profil bas, raser le mur ou s’exiler dès l’avènement au pouvoir de IBK.
Ce sont ces détracteurs, dont la gestion documentée est encore disponible, qui se transforment en moralisateurs de la gestion publique et défenseurs de l’intérêt de notre peuple», a-t-il déclaré. Avant d’ajouter que la convention des partis politiques de la majorité présidentielle (Cpm) souhaiterait vivement être associée à la prise de décision…
Diango COULIBALY
Source: Le Reporter