Sous la haute présidence du Général d’Armée Assimi GOÏTA, Président de la Transition et Chef de l’État, et en présence de son Premier ministre, le Docteur Général de Division Abdoulaye MAÏGA, le Conseil des Ministres s’est tenu au palais présidentiel de Koulouba, perché sur la colline historique de Bamako. L’un des points saillants de cette réunion gouvernementale fut l’annonce, par la Ministre des Transports et des Infrastructures, Madame Dembélé Madina SISSOKO, des résultats des prévisions météorologiques relatives à la prochaine saison des pluies.

Bamada.net-Selon les données fournies par les services météorologiques nationaux et régionaux, la saison des pluies 2025 au Mali s’annonce plus intense que la moyenne enregistrée durant la période de référence allant de 1991 à 2020. Ce constat climatologique vient à la fois rassurer les acteurs du secteur agricole, qui nourrissent l’espoir d’une bonne campagne, et alerter les autorités quant aux risques accrus d’inondations dans plusieurs localités du pays.

Un régime pluviométrique prometteur mais à double tranchant

La saison pluvieuse devrait débuter entre les délais habituels et de manière précoce dans certaines régions. Sa fin est, quant à elle, attendue entre la normale et une période plus tardive. Cette configuration, couplée à une pluviométrie supérieure ou égale à la moyenne climatologique, pourrait favoriser une croissance végétative soutenue, un remplissage optimal des barrages et une reconstitution des nappes phréatiques.

Saison des pluies 2025 : Un espoir pour les cultures, un risque pour les populations

Cependant, cette abondance attendue ne sera pas sans conséquences. En effet, les prévisionnistes annoncent des pauses pluviométriques courtes à moyennes en début de saison, qui deviendront normales à longues en fin de parcours. Les écoulements sur l’ensemble des cours d’eau du pays – notamment le Niger, le Bani, le Baoulé et leurs affluents – sont anticipés comme étant normaux à supérieurs. Ces éléments conjugués soulèvent une forte probabilité d’inondations dans plusieurs bassins fluviaux.

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Face à ces risques, les services compétents du gouvernement malien se préparent à une réponse préventive robuste et concertée.

Une stratégie multisectorielle pour anticiper les risques

La Ministre Dembélé Madina Sissoko a rassuré les membres du Conseil que toutes les dispositions sont en cours pour tirer pleinement profit des données climatiques disponibles et anticiper les éventuelles menaces. Les actions prioritaires, déjà engagées, s’articulent autour de plusieurs axes :

• Sensibilisation et formation des acteurs socio-économiques sur les implications pratiques des prévisions saisonnières, accompagnées de recommandations sectorielles spécifiques ;

• Publication régulière de bulletins agro-hydrométéorologiques décadaires à l’intention des producteurs ruraux, afin d’orienter leurs décisions en matière de semis, de fertilisation ou de récolte ;

• Diffusion ciblée d’informations météorologiques aux autorités locales et régionales, notamment celles impliquées dans les systèmes d’alerte précoce, la sécurité alimentaire et la gestion des catastrophes naturelles ;

• Lancement des alertes météorologiques et hydrologiques, au fil de l’évolution de la saison, pour prévenir les populations et les collectivités exposées aux crues ou aux glissements de terrain.

Les pluies provoquées comme outil d’ajustement climatique

Innovation notable dans l’arsenal d’actions envisagées : le recours aux pluies provoquées. Le gouvernement prévoit de lancer ces opérations dans les zones sujettes à des déficits pluviométriques ou à des pauses prolongées durant la saison. Dès que les conditions atmosphériques seront propices à l’ensemencement des nuages, des avions spécialement équipés interviendront pour stimuler les précipitations dans les zones à fort enjeu agricole. Cette stratégie vise à minimiser les impacts négatifs des ruptures pluviométriques sur les cultures, tout en optimisant la production céréalière nationale.

Une coordination intersectorielle plus que jamais nécessaire

Ce dispositif préventif repose sur une synergie entre les services de la météorologie, les agences de gestion des catastrophes, les ministères sectoriels (Agriculture, Santé, Sécurité civile, Environnement, etc.) et les collectivités territoriales. L’objectif global est de passer d’une logique de réaction à une culture de l’anticipation, afin de mieux protéger les vies humaines, les biens matériels, les cultures et les infrastructures.

Assimi Goïta et Abdoulaye Maïga mobilisent l’État face à une saison pluvieuse à haut risque

Cette démarche proactive s’inscrit dans la volonté des autorités de la Transition de doter le pays d’une gouvernance climatique résiliente, fondée sur la science, la transparence et la planification. Le Général d’Armée Assimi Goïta a d’ailleurs réitéré, lors du Conseil, l’importance de mobiliser tous les leviers de l’État pour garantir la sécurité environnementale, la souveraineté alimentaire et la stabilité socio-économique du pays, dans un contexte régional de plus en plus exposé aux aléas climatiques.

Conclusion : l’enjeu vital d’une bonne préparation

La saison des pluies 2025 pourrait marquer un tournant décisif pour le Mali. Si elle est bien gérée, elle sera porteuse de richesses pour l’agriculture, l’élevage et l’hydroélectricité. Mal préparée, elle pourrait, en revanche, engendrer des sinistres majeurs et compromettre les efforts de développement.

Plus que jamais, l’heure est à la vigilance collective et à la responsabilisation des acteurs. En ce sens, le rôle de la presse, de la société civile et des élus locaux est fondamental pour relayer les alertes, informer les populations, et favoriser une culture du risque fondée sur l’anticipation.