L’Afrique change. Et avec elle, naît une diplomatie nouvelle, affranchie des diktats et résolument tournée vers ses intérêts propres. La visite officielle de haut niveau effectuée à Rabat par les ministres des Affaires étrangères du Mali, du Burkina Faso et du Niger, membres fondateurs de la Confédération des États du Sahel (AES), en est l’illustration la plus frappante de ce mois d’avril.

Bamada.net-Le choix du Maroc comme interlocuteur privilégié n’est pas anodin. Il témoigne d’une volonté claire : celle de tisser des alliances solides avec des partenaires africains qui respectent les trajectoires politiques des autres, sans chercher à les dominer ou à les infléchir. Dans un climat international souvent tendu et biaisé à l’égard des transitions en cours au Sahel, cette main tendue entre Rabat et les capitales sahéliennes traduit une stratégie assumée de coopération entre égaux.

Le respect comme fondement

Le Maroc s’affirme de plus en plus comme un acteur diplomatique continental majeur. Mais il le fait avec une méthode qui tranche avec les anciennes pratiques : sans ingérence, sans leçon de gouvernance, sans conditionnalité. En retour, les pays de l’AES reconnaissent cette posture et l’intègrent dans leur recherche d’alliés fidèles et cohérents. Ce respect mutuel, qui fait encore trop souvent défaut ailleurs, constitue le socle d’une relation en train de se bâtir sur des bases saines.

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Une vision maritime pour briser l’enclavement

Au cœur des discussions : l’accès à l’océan Atlantique pour les pays sahéliens. Ce vieux rêve devient progressivement un objectif stratégique réalisable, grâce à l’initiative atlantique portée par le souverain marocain. Il ne s’agit pas uniquement de logistique : c’est une question de souveraineté économique, de contrôle des routes commerciales et de sortie du piège de l’isolement géographique. Pour les pays de l’AES, c’est une opportunité de s’ancrer dans les flux mondiaux sans passer par des intermédiaires extérieurs.

Un partenariat qui dépasse les discours

Sécurité, commerce, éducation, infrastructure : les perspectives de collaboration sont nombreuses et concrètes. Le Maroc, fort de son savoir-faire dans ces domaines, peut être un relais utile pour accompagner les transformations que les États de l’AES conduisent aujourd’hui avec courage. Mais ici encore, il ne s’agit pas d’un rapport d’assistance, mais bien d’un échange entre partenaires aux intérêts convergents.

Cette alliance en construction est porteuse d’espoir. Elle démontre que l’Afrique peut bâtir ses propres leviers de puissance, à condition d’oser faire confiance à ses propres ressources, ses propres leaders et ses propres visions.

À Bamada.net, nous croyons que ce type de coopération pourrait préfigurer une nouvelle ère panafricaine, où les logiques de soumission laissent place à celles de la souveraineté partagée.

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MLS

Source: Bamada.net