On se rappel que c’est le samedi, 15 novembre 2014 que la convention des partis politiques de la majorité présidentielle (CMP) qui regroupe 65 formations politiques a tenu sa première rentrée politique au CICB.
Créée le 7 septembre dernier, elle vise à soutenir les actions du président de la République et du gouvernement.
Nulle part dans le monde un président n’a su travailler correctement sans des soutiens politiques. Que la CMP monte au créneau pour défendre IBK ne saurait être un mal en soi, mais incomber la faute ce début tumultueux du président aux autres est inadmissible. Le gouvernement ne conduit-il pas la politique du président IBK ? S’il n’est pas à la hauteur, son capitaine Moussa Mara doit rendre le tablier ou remplacer les Ministres qui ne lui donnent pas satisfaction. A moins qu’ils ne soient protégés par le Président lui-même. En son temps, le Président ATT disait en substance qu’il n’est pas juste d’humilier des chefs de familles. Et de nos jours on a tendance à croire que le Président IBK pense qu’il n’est pas juste d’humilier ses amis, ses parents, ses proches. Je fais allusion au plus grand scandale financier que notre pays n’ait jamais connu, la surfacturation suite à l’achat de matériels militaires et à l’acquisition de l’avion de commandement, « AIR FORCE ONE MALIEN ».
Tout le monde sait, à commencer par Mr Boulkassoum Haïdara, président de la CMP, que la gestion de ces deux dossiers est d’une opacité sans pareil. Je me réfère à la déclaration du vérificateur général qui a demandé une enquête et des poursuites judiciaires après que deux rapports d’audits effectués par son bureau et la Cour suprême du Mali aient ouvertement critiqué les conditions d’achat de l’avion présidentiel et des équipements militaires. Les médias, dans leur rôle d’informer, n’ont fait que transmettre à leurs lecteurs la vérité et nous le dirons « piah ». Nous, les hommes de média, ne sommes à la solde d’aucun commanditaire, nous ne sommes pas enragés, n’avons pas de haine contre la gouvernance actuelle, comme Mr le vice président du RPM veut nous le faire croire, seulement nous n’accepterons jamais d’être muselés. Nous sommes confortés dans nos écrits quand un porte parole du FMI déclara depuis Washington, je cite : «Nous sommes préoccupés par la pertinence de récentes décisions telles que l’achat d’un avion présidentiel d’une valeur de 40 millions de dollars (29,5 millions d’euros) ». Ce ne sont pas les qualités d’homme d’état de IBK qui sont mises en doute, mais la gestion des ces différentes affaires. Mr Boulkassoum ne donne-t-il pas raison à la presse et à l’opposition quand il déclare, je cite : «Aujourd’hui, le mythe IBK comme homme providentiel, comme solution, est injustement mis en doute. Et pour cause, la corruption, la gabegie et le népotisme qui s’opéraient hier avec ruse, se sont étalés au grand jour comme pour braver le slogan salvateur prônant l’année 2014, année de la lutte contre la corruption». Alors pourquoi ces critiques acerbes contre la presse et l’opposition?
Revenons un peu à ces «tonitruantes surfacturations » pour reprendre les mots du vice président du parti au pouvoir. Lors de sa déclaration de politique générale (DPG), le chef du gouvernement nous a parlé de 20 milliards de francs CFA comme le prix de ce fameux avion alors que d’aucuns parlent de 17 milliards de francs CFA. Ne sommes nous pas en droit de savoir pourquoi une telle contradiction ? Et l’acquisition des matériels militaires, est-ce un secret d’Etat, ou un secret-défense comme l’a dit Mr Boulkassoum Haïdara? Veulent-ils se cacher derrière l’article 8 du code des marchés publics. Le représentant-résident du FMI au Mali, Mr Anton Op De Beké, disait ceci : « Nous pensons que pour l’avion présidentiel qui était un avion civil et pour la plupart des biens du contrat militaire qui étaient des fournitures de véhicules et d’habillements, ces justifications ne tiennent pas. Cette exception avait été abusée» avant d’ajouter que « si un contrat est donné de gré à gré, il faut toujours s’attendre à des surfacturations». D’après certaines sources les Etats-Unis exigent de sanctionner les trois ministres cités dans ces scandales. Il S’AGIRAIT de la ministre de l’économie et des finances, Madame Bouaré Fily Sissoko ; celui de l’économie numérique, de la communication et de l’information, Mahamadou Camara ; et enfin du ministre de l’industrie et de la promotion des investissements, Moustapha Ben Barka.
A une date récente s’était le « tout sauf le RPM de IBK », maintenant c’est le « tous vers le RPM de IBK ». Le ridicule n’existe-t-il pas en politique ? Sinon comment peut-on croire que les responsables de 65 formations politiques de la CMP, et non des moindres, puissent applaudir quand leur président -Mr Boulkassoum- déclare, je cite : «Au mali, l’administration centrale, qui a le monopole du pouvoir de décision économique du pays, est encore détenue par ceux qui auraient dû faire profil bas, raser le mur pour ne pas dire s’exiler dès l’avènement au pouvoir d’un homme de la stature d’IBK…». Ou encore « Ceux qui s’érigent aujourd’hui en moralisateurs de la gestion publique et défenseurs de l’intérêt de notre peuple, leur gestion chaotique et documentée est encore disponible ». Mais je rêve ? Pourtant j’ai les yeux bien écarquillés. On appelle ça de l’intimidation. Mieux encore du chantage. Ne veut-il pas simplement dire ceci : « fermez vos oreilles, vos yeux et votre bouche sinon nous exhiberons vos sales dossiers ». Mr Boulkassoum Haïdara se prend-t-il pourl’ancien président américain George Bush Junior, qui a prononcé la célèbre phrase, je cite: « celui qui n’est pas avec nous est contre nous », cela dans sa traque des commanditaires des attentats du 11 septembre 2001, au cours desquels trois avions se sont écrasés sur les tours jumelles du World Trade Center à New York ainsi que sur le bâtiment du Pentagone (siège du département américain de la défense) à Washington ? Mr Haïdara, mettez un peu d’eau dans votre vin. Aussi je lui dis non quand il dit que les membres de la CMP souhaiteraient vivement être associés à la prise des décisions qu’ils sont chargés de défendre, de diffuser et de faire consommer auprès de leurs militants et des populations ; investis de l’autorité et de la considération requises pour compter sur l’échiquier politique national ; associés au déploiement et à la promotion des cadres de leurs partis, suffisamment édifiés sur les pourparlers d’Alger. Je dirai plutôt que c’est tout le peuple malien, dans sa diversité linguistique, ethnique, politique,… qui aimerait être associé à tous les dossiers touchant la vie de la nation.
En conclusion Mr le président IBK, l’impunité avait été prescrite par ATT pour ne pas porter atteinte à la dignité de chefs de famille, sera-t-elle prescrite sous votre règne pour ne pas porter atteinte à la dignité de la famille, des amis, bref des proches ? L’avenir nous le dira. Si je peux me le permettre Mr le Président de la république, il vaut mieux avoir une presse et une opposition constructives qui vous diront la vérité à chaque fois que vous vous tromperez, plutôt que d’avoir des collaborateurs et courtisans qui, pour sauver leurs rations mensuelles ou pour en avoir, vous diront que vous ne vous trompez jamais. Seuls les Prophètes (BSE), inspirés par la grâce divine, avaient cette faveur. Vous semblez avoir été « trahi par des collaborateurs en qui vous aviez placé toute votre confiance » comme l’a si bien dit Mr Boulkassoum, alors je vous suggère ceci : « BATTEZ LES MORTS POUR FAIRE PEUR AUX VIVANTS ».
Séran SACKO