Au moment où les promoteurs des boulangeries et pâtisseries du Mali, envisagent l’augmentation du prix de la baguette du pain, leurs employés, à travers le Syndicat des ouvriers et pâtissiers du Mali, réclament d’eux l’amélioration de leur condition de vie et de travail.
Dans un entretien qu’il nous a accordé, le secrétaire général du Syndicat des ouvriers et pâtissiers du Mali, Malick Bolly, ne cache pas son amertume quant aux violations des droits de travail par les patrons des boulangeries et pâtisseries du Mali.
Les ouvriers boulangers se voient priver de tous les droits par leurs employeurs malgré les efforts du syndicat. “Nous demandons, depuis des mois, à nos employeurs de nous mettre dans nos droits. Il s’agit de nous inscrire à l’INPS et l’Amo, mais il n’en est rien. Pis, les ouvriers dans des boulangeries et pâtisseries sont payés en dessous du salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig). Beaucoup d’entre nous sont à 30 000F CFA par mois et même moins. Alors que le Smig est fixé à 40 000 F CFA”, dénonce M. Bolly.
En plus de cette situation de misère, le syndicat des ouvriers boulangers et pâtissiers ne se réjouit pas des conditions de production de ce produit à grande consommation. “Les conditions dans lesquelles sont produits le pain au Mali sont déplorables. Elles violent toutes dispositions en la matière. Les conditions d’hygiènes sont dérisoires, pour ne pas dire qu’elles ne sont pas du tout respectées dans la plupart des boulangeries et pâtisseries”, regrette-t-il. Tout en ajoutant que ” si les consommateurs découvrent l’environnement dans lequel le pain est produit, beaucoup vont renoncer à ce produit”.
Le syndicat est en désaccord avec les patrons de boulangeries et pâtisseries quant à la proposition faite par eux pour être mis dans ses droits. “Nos employeurs conditionnent l’amélioration de nos conditions de vie et de travail à la satisfaction de leur doléance, qui est d’augmenter le prix de la miche du pain de 50 F CFA. Ce qui n’est pas normale car cette situation est provoquée par une augmentation de prix de matières premières, alors que pour nous, c’est juste une demande de l’application des dispositions réglementaires de travail et d’hygiène”, a-t-il laissé entendre.
Pour Amadou Sankaré, membre syndicat des ouvriers boulangers et pâtissiers du Mali, la mauvaise condition de vie et de travail de ses collègues est une manifestation de la mauvaise foi des promoteurs de boulangeries et pâtisseries. Selon lui, la seule explication à cette situation est que les employeurs ne veulent pas mettre les ouvriers dans leurs droits. “Nous ne sommes pas contre leur décision d’augmenter le prix de la baguette du pain, mais qu’ils nous mettent nous aussi dans nos doits”, indique-t-il.
Par ailleurs, le Syndicat des ouvriers boulangers et pâtissiers du Mali invite les services d’hygiène à s’intéresser aux cas des boulangeries afin que les consommateurs maliens puissent se servir dans leur assiette des produits sains.
Youssouf Coulibaly
Source: L’Indicateur du Renouveau