En reconduisant le Dr. Boubou Cissé sitôt sa démission déposée, IBK a envoyé un message politique fort à Boubou surtout.
Il n’y a rien de plus ingrat qu’un poste de premier ministre. Il est celui qui arbitre au quotidien, prend les coups à la place du chef et sert de fusible. Cela explique d’ailleurs pourquoi le Président IBK en a usé au moins 5 avant de se fixer sur le Dr. Boubou Cissé.
Sa reconduction dans le contexte actuel est un grand défi qui lui est lancé : il aura à manager une équipe dans deux situations toutes tendues : une fin de règne qui fait fuir les rats du navire, et une cohabitation qui ne dit pas son nom. En effet, il est évident que dans le gouvernement à naître, il y aura ceux qui doivent à IBK, mais, également, et certainement, ceux qui prendront leurs ordres au niveau du M5.
IBK a certes déjà donné les grandes lignes de l’équipe qui sera mise en place : “Une nouvelle équipe gouvernementale sera bientôt composée selon les critères de taille et de qualifications tel recommandés par le Dialogue national inclusif tenu en Décembre dernier. Cette équipe sera mise au service du Mali et n’aura aucun droit à l’erreur. Elle ne saurait être un simple changement de gouvernement. Elle sera un gouvernement de changement, exclusivement porté sur des résultats définis au préalable et mesurables.
La nouvelle équipe gouvernementale s’attaquera, entre autres, sous le leadership du Premier ministre, à la mise en œuvre urgente des résultats du Dialogue national inclusif qui a mis en avant toutes les priorités du peuple malien. Celles-ci sont d’ordre sécuritaire, social, politique et de gouvernance“.
La gageure restera au niveau de l’animation. Boubou n’est plus un néophyte. Il a su résister à des bourrasques et à des lames de fond, déjouer des pièges, mais, le plus dur est à venir. Pour le moment, il a l’étoffe.
Alexis Kalambry
Mali Tribune