Le bras de fer qui oppose les fournisseurs et operateurs économiques du Mali au Ministre de l’Economie et des Finances se poursuit. Depuis quelques semaines, leur combat se fait ouvertement et frontalement contre le Ministre du departement.
Leur indignation face au refus du ministre de payer leurs dettes malgré une décision de justice s’en va crescendo. Ce 10 Décembre, journée très symbolique dans le monde. La Banque mondiale avait déjà octroyé au gouvernement malien une enveloppe de 200 Milliards lui permettant d’éponger l’intégralité de sa dette intérieure afin de relancer efficacement l’économie éprouvée par la crise de 2012.
Il est paradoxal de constater le conseil des ministres, après avoir décidé le payement de ces dettes, se retrouve dribler par un ministre de plus en plus sur un fauteuil éjectable. Déjà l’association des fournisseurs optent pour l’incivisme ; ils ont décidé de ne payer ni impôts ni taxes. Madame Bouaré Fily Sissoko et Mamadou Igor Diarra, les deux prédécesseurs de Boubou Cissé ont ficelé les dossiers et même commencé à régler certaines factures de créanciers.
Il est nécessaire que le chef de l’Etat s’assume et évite que ses hommes de confiance ne lui créent de foyers de tension dans un pays qui n’en n’a plus besoin. Boubou Cissé a également saboté l’un des projets de société axé sur la construction des logements sociaux. La quasi-totalité des entreprises engagées ont vu leurs contrats résiliés par l’Office malien de l’Habitat.
Le stratégique ministère certes mobilise des ressources importantes pour le fonctionnement du pays mais le droit des citoyens ne saurait être foulé au pied. Avec un chef de l’Etat qui chante la justice, la grogne populaire s’amplifie et il faut trouver puisque nous sommes dans un pays de dialogue.
Badiala Keita
Source: Le Figaro du Mali