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Bouare Fily Sissoko : La détention malgré son état de santé

Le vendredi 4 avril 2025, la Cour suprême du Mali a rejeté la demande de mise en liberté provisoire de Mme Bouaré Fily Sissoko, ancienne ministre de l’Economie et des Finances, malgré les préoccupations grandissantes liées à la dégradation de son état de santé en détention. Cette décision, qui a suscité une vive polémique, relance le débat sur l’équilibre entre le respect des droits fondamentaux et l’exigence de justice dans le pays.

Mme Bouaré Fily Sissoko est impliquée dans une affaire de détournement de fonds publics concernant l’achat de l’avion présidentiel et d’équipements militaires sous l’administration de l’ancien président Ibrahim Boubacar Kéita.

Placée sous mandat de dépôt depuis août 2021, elle fait face à plusieurs chefs d’accusation, dont faux en écriture, usage de faux, atteinte aux biens publics, corruption, trafic d’influence et favoritisme. Bien qu’elle a constamment nié les charges retenues contre elle, son procès a été marqué par des rebondissements, des tensions et des reports successifs.

Le 24 mars 2025, après une visite effectuée par le procureur général de la Cour suprême, Mamadou Timbo, et le procureur de la Cour d’appel de Bamako, Hamadoun dit Balobo Guindo, les avocats de Mme Bouaré ont déposé une nouvelle demande de mise en liberté provisoire.

Appuyant leur requête sur l’aggravation de son état de santé en milieu carcéral, ils ont plaidé pour des soins médicaux adaptés et urgents. Cependant, la Cour suprême a de nouveau rejeté cette demande, arguant que sa détention était indispensable pour la manifestation de la vérité.

La décision de maintenir Mme Bouaré Fily Sissoko en détention provisoire a suscité une vague d’indignation au sein de l’opinion publique et parmi les défenseurs des droits humains. Beaucoup critiquent l’application jugée rigide de la détention provisoire, qui devrait pourtant être une mesure exceptionnelle. En principe, tout accusé est présumé innocent jusqu’à preuve du contraire, et la liberté reste l’état de droit fondamental.

Les avocats de Mme Bouaré ont exprimé leur frustration, rappelant que les conditions médicales de leur cliente sont incompatibles avec la détention carcérale. Ils continuent de plaider pour un examen humanitaire de la situation.

Cette affaire met en lumière les dilemmes auxquels fait face le système judiciaire malien, partagé entre la lutte contre la corruption et le respect des droits fondamentaux des détenus. Elle pose également des questions sur l’indépendance des institutions judiciaires et la gestion des affaires sensibles impliquant des personnalités publiques.

Pour Mme Bouaré Fily Sissoko, le combat judiciaire se poursuit, tandis que ses avocats et ses partisans maintiennent leur mobilisation en faveur d’une révision de la décision.

Au-delà de l’affaire individuelle, les répercussions de cette situation pourraient influencer la perception de la justice au Mali, et l’évolution de la confiance des citoyens envers les institutions judiciaires du pays.

Ousmane Mahamane

Source: Mali Tribune

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