A la direction générale de Bolloré Transport Logistics Mali, un scandale en cache un autre. Les conditions de départ de Mme Fatou Tamba à qui le Directeur général Aly M’Baye Kane a refusé un contrat d’expatrié en violation de la législation malienne ne sont pas loin de l’esclavagisme des temps modernes.
De façon permanente, la presse a fait écho du mauvais traitement dont sont victimes les travailleurs de Bolloré Transport Logistics Mali. La dernière personne à être victime de cette pratique digne du moyen âge est une Sénégalaise. Mme Fatou Tamba, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, a loyalement et efficacement servi le groupe Bolloré pendant 34 ans. Elle est reconnue pour son sens élevé de l’éthique, de la dignité et surtout pour son professionnalisme.
En 2017, elle est envoyée en détachement à Bamako comme Directrice de l’exploitation avec de nombreuses propositions telles que la formalisation d’un contrat d’expatriation. Dans un premier temps, elle séjourne pendant trois mois au Mali pour s’imprégner des réalités maliennes au cours d’une mission d’audit. Après cette mission, Mme Fatou Tamba retourne à Bamako avec la promesse que sa situation de détachement allait être formalisée, plus tard en fin 2017. Rien ne se passe comme prévu. Les conditions d’hébergement à elle offerte par son compatriote, le Directeur général Aly M’Baye Kane, sont plus déshonorantes.
En violation de la législation malienne, le Directeur général refuse de donner un contrat d’expatrié à la bonne dame qui a été considérée comme une cadre en mission pendant 15 mois. Pour se débarrasser de cette collaboratrice intègre, le patron de l’antenne au Mali de la multinationale française a fait courir l’information selon laquelle le syndicat demande son départ et pis, que les Maliens ne veulent plus la voir. Cela s’est avéré un mensonge grotesque qui a été mis à nu par le syndicat, la veille du départ de la Sénégalaise. Surpris par un tel montage, les travailleurs ont manifesté leur soutien à la dame en louant son professionnalisme, son sens du respect, son humanisme. Ils ont reconnu que sa présence à Bamako a permis de redonner le goût du travail à ses collaborateurs brimés par des pratiques dignes d’une autre époque. C’est dans une émotion totale que Mme Fatou Tamba a été accompagnée par ses compagnons de travail.
Il nous revient, de sources crédibles, que la bonne dame a décidé de saisir la Direction nationale du Travail pour obtenir réparation des préjudices. De toute évidence, il est incompréhensible que cette multinationale française puisse piétiner les textes de la République du Mali. Pourquoi Aly M’Baye Kane, avec le concours de son adjoint, a-t-il manœuvré tant pour obtenir le départ de sa compatriote ? Le directeur adjoint travaille-t-il à placer certains de ses protégés à Bamako ?
Affaire à suivre…
Chiaka Doumbia
Mali24