Le collectif SIRAKO, à l’origine du blocus sur l’axe routier Kayes-Bamako, a été reçu hier lundi par le Premier ministre Boubou CISSE dans son département. Pendant près de 4 heures, les deux parties ont échangé notamment sur la réhabilitation de la route Kayes-Bamako, la relance des activités du train voyageur et celle de l’aéroport de la capitale du Rail. Cette rencontre très attendue a été un échec, parce que les deux parties n’ont pas pu se mettre d‘accord. Très évasif, Boubou CISSE n’a pas été clair sur des doléances légitimes du collectif Sirako. A cet effet, de commun accord, les membres dudit collectif ont décidé de maintenir leur blocus malgré la demande du Premier ministre d’y surseoir. Aussi, ont-ils promis d’empêcher le voyage programmé par la voie terrestre du chef du gouvernement le mercredi prochain sur Kayes. Après l’audience, le porte-parole du collectif, en bambara, a fait la restitution de leur rencontre à Horon-TV. Nous vous proposons la transcription libre.
« Par jour, l’axe fait rentrer à la Douane, deux milliards de FCFA. Cette route qui fait de telle recette pour le pays doit mériter une attention particulière de l’Etat. Sur cette base, l’Etat n’a pas moins de 60 milliards de FCFA par mois. Or, selon des informations, la construction de la route est évaluée à 70 milliards de FCFA. Donc, celui qui ne fait pas de la construction de cette route sa priorité, ne pense pas au pays, à son développement, à la sécurité et, à la quiétude de la population. Au cours de notre rencontre, le Premier ministre nous a dit qu’il ne peut pas nous dire clairement quand est-ce que les travaux peuvent commencer. En attendant de prendre toute décision, il nous a dit qu’il souhaitait rencontrer des départements ministériels et l’entreprise SATOM. A notre avis, le Premier ministre devait échanger avec ces acteurs avant de nous recevoir en audience. Ce qui veut dire qu’il y a de l’amateurisme au sommet de l’État.
Après cette question, nous avons également abordé la reprise des trains voyageurs et la question de l’aéroport de Kayes. Ces problèmes aussi, le Premier ministre n’a pas pu nous clairement quand est-ce qu’il pourra les résoudre. Mais, il nous a précisé tout de même que les travaux de la route entre Nara et Koula débuteront le 20 mars 2020. Ainsi, au regard de ces propos du chef du gouvernement, nous avons décidé de maintenir nos barricades. Mieux, elles seront multipliées de Kati jusqu’à Kayes, en passant par Kolokani et Nara. Et la route ne sera pas ouverte à la circulation sans le démarrage des travaux. D’ores et déjà, le général Salif TRAORE peut préparer ses éléments, parce que nous n’allons pas reculer. Par conséquent, même le voyage du Premier ministre par la route sera empêché. Je vous fais la promesse que la mission du PM du mercredi sur Kayes ne se fera pas par la route. En tout cas, ce ne sera pas par l’axe Kati, Kolokani, Kayes.
Par ailleurs, il peut s’y rendre par vol.
Autre chose, il faut que les autorités sachent que nous sommes déterminés d‘aller jusqu’au bout. On n’a pas peur de leur intimidation. Avant de nous réprimer ou de nous emprisonner, il faut qu’elles s’assurent de la capacité de leur prison de nous accueillir. Aujourd’hui, on n’a pas le choix. On est obligé de continuer ».
Sikou BAH