Le blocage de la Route nationale N° 3 pourrait perdurer avec tout ce que cela comporte comme manque à gagner pour le trésor public en termes de recettes (2,5 milliards par jour) et de reprise normale des activités socio-économiques, notamment dans la région, à Kati et Bamako. En effet, si le Premier ministre a rassuré sur la disponibilité des fonds pour le redémarrage des travaux de réhabilitation, contrairement à la ministre des Infrastructures, la solution alternative qu’il a proposée, à savoir le redéploiement de Satom sur la RN3, à partir de Léré-Tombouctou semble désormais sans issue.
Si aucune information n’a encore filtré sur l’accord de cette entreprise française engagée sur la route Léré-Tombouctou, l’opposition à ce redéploiement, elle, des populations et des autorités locales et régionales a été clairement exprimée. En tout cas, à en croire notre confrère, Baba Ahmed de Nord-Sud journal. D’une même voix, celles-ci disent, pas question.
Comme le président du Conseil régional de Tombouctou, Boubacar Ould Hamadi, le maire de Tombouctou, Aboubacrine Cissé estime que cette solution alternative, de redéployer une entreprise du nord au sud du pays proposé par le Premier ministre est une très grave déclaration, car « cela veut dire que pour l’État, les autres populations du nord n’ont pas d’importance », selon les propos qu’il a tenus à notre confrère Baba Ahmed. Pour l’édile de la Cité des 333 saints, « Si le Premier ministre Boubou Cissé veut restaurer la route Bamako-Kayes, il doit chercher une autre société, mais pas celle qui n’a même pas fini son travail chez nous. Nous n’acceptons pas cette décision et nous allons nous battre pour cela ».
Avec le blocage de cette alternative, le gouvernement reste-t-il sans solution ? En tout cas, tout semble indiquer que la crise des routes pourrait évoluer vers une impasse, si on continue à la gérer uniquement, à travers le prisme politicien déformant de la réalité. Ce sont les opposants par-ci, ce sont des adversaires jaloux qui en veulent au Premier ministre et au président IBK. Tant que ces postulats bidons vont prospérer, on va inutilement nourrir le terreau d’une crise sociale qui pourrait se compliquer avec l’effet d’entrainement d’autres localités qui menacent de rejoindre le mouvement.
Dans l’intérêt du Mali, les mouvements protestataires doivent être vigilants pour ne pas voir leur combat dévoyé et les autorités clairvoyantes pour ne pas tomber dans le piège du simplisme.
Par SD