Cela a toujours été de coutume pour le régime IBK depuis son accession à la majorité suprême. Quasiment aucune véritable décision d’intérêt public n’a été prise par les autorités gouvernementales sans qu’une forte pression n’eût été préalablement exercée par la société civile.
A commencer par les revendications de divers groupements syndicaux qui ont eu gain de cause suite à de terribles bras-de-fer avec le gouvernement, jusqu’aux nombreuses victoires de la société civile à l’issue de pressions massives, rien n’a réellement été obtenu sans peine sous les différents gouvernements nommés par IBK. En effet, la promesse des autorités du Mali concernant le déblocage de 5 milliards de nos francs pour lancer les travaux de la route de Kayes, est survenu suite à de rudes heures de manifestations tenues à l’appel de la société civile des régions de Kayes et Koulikoro. Ces manifestations, selon plusieurs sources, auraient fait perdre des centaines de millions aux impôts et causer une flambée de prix au niveau de des denrées périssables dans lesdites régions aussi bien qu’à Bamako, la capitale.
En 2014, les différentes organisations syndicales des travailleurs du Mali, avaient partiellement obtenu gain de cause à leurs revendications sociales suite à des menaces de grève brandies devant les pouvoirs publics. Après d’incessants atermoiements caractérisés par la mauvaise foi du gouvernement concernant l’entière satisfaction des revendications posées, les mêmes groupements syndicaux sont revenus à la charge et ont décidé de lancer un vaste mouvement de grève en 2018, ce qui a couteusement paralysé toute la vie publique au Mali. C’est suite à la mise à exécution de cette menace de grève, que le gouvernement a enfin tenu sa parole d’améliorer les conditions de vie des travailleurs.
La politique de l’amélioration des conditions de vie des soldats maliens aussi bien que leur dotation en équipements adaptés, n’a été sérieusement réfléchie qu’après de vives grognes émises par les maliens en raison des tueries massives dont l’armée malienne fait quotidiennement l’objet ainsi que les conditions sociales combien misérables auxquelles les militaires font face.
En 2017, les revendications socioprofessionnelles des agents de santé, n’ont partiellement eu gain de cause que suite à une longue et inédite grève des agents et qui a causé la mort de près d’un millier de malades à Bamako ainsi qu’à l’intérieur du pays. Cela, malgré la multiplication d’appels désespérés des couches socialement défavorisées à l’endroit du gouvernement afin que celui-ci prête une oreille attentive aux doléances des médecins et mettre fin à une souffrance mortifère.
En 2017, également, IBK a accepté de revenir sur sa décision de coûte que coûte modifier la Constitution par la tenue d’un référendum suite à une pression quasi-subversive de la Plateforme « Antè Abanna ». Se voyant dos au mur, le Président n’avait autre choix que de se conformer à l’ultimatum lancé par de la société civile et qui pourrait éventuellement aboutir à un renversement de son pouvoir.
En mai 2019, la prise en compte des doléances des enseignants, n’a eu lieu qu’après environ trois mois de paralysie scolaire à l’échelle nationale et qui a porté un coup dur à la formation des élèves. C’est suite à la menace d’une année blanche qui se dessinait fatidiquement à l’horizon et qui ne présenterait aucunement pas une bonne image pour le gouvernement, que celui-ci s’est vu dans l’obligation de mettre fin à l’enlisement de la crise scolaire en obtenant un accord avec les syndicalistes.
Tous ces faits marquant la gouvernance quinquennale d’IBK, démontrent à quel point l’homme ne se moque pas mal des problèmes des maliens. Il ne les prend au sérieux que lorsque la stabilité de son pouvoir est menacée par les grognes de la société civile. C’est dire simplement que ce régime ne s’est véritablement jamais placé en position de volontairement apporter le moindre bien-être aux maliens. Les dernières manifestations liées au réaménagement de la route de Kati-Kayes-Diboli et qui est une des nombreuses promesses électorales non-tenues par IBK depuis 2013, n’auront finalement eu gain de cause qu’en raison du fait qu’elles étaient sur le point de causer d’irréparables dégâts à l’économie.
Moulaye DIOP
Source: Le Point du Mali