C’est en tout cas le regard d’un confrère burkinabé qui affirme dans sa livraison du lundi dernier que Blaise Compaoré avait été sollicité par les Nations Unies pour venir à la rescousse du processus de paix en panne au Mali. Si tel était le cas, on se serait donc attendu à le voir aller à Kidal, sur les traces de son homologue mauritanien, et parler « en live » aux acteurs sur le terrain. Le site d’information a même qualifié les audiences du président d’ « hommage de la société civile du Mali à Blaise ».
C’est plutôt l’Office du Niger qui a reçu la visite de l’illustre invité. A Ségou, il rencontrera les Burkinabés vivants dans la localité et visitera des exploitations agro-pastorales. Histoire de rappeler les liens humains et économiques qui unissent les deux pays, comme il l’a souligné lors de son allocution au diner offert en son honneur. Il n’a d’ailleurs pas manqué de rappeler que son pays est heureux de s’associer à la communauté internationale pour l’instauration de la paix au Mali. Comme dirait l’autre, point-barre.
Au-delà du langage diplomatique, rien n’aura donc filtré de cette visite. Blaise reste-t-il dans le jeu des prochaines négociations avec les groupes rebelles ? Ira-t-il en cavalier seul ou en synergie avec les autres médiateurs ? Comment va-t-il travailler avec le Représentant du Président malien pour le dialogue inclusif ? Pas de réponses, du moins pas encore… Cette visite, la première officielle depuis ce fameux jour de 2012 où des manifestants ont empêché son avion d’atterrir à Sénou, aura au moins le mérite d’avoir ramené Blaise Compaoré sur la scène au Mali. Pour ceux qui pensaient que le Burkina Faso était en disgrâce aux yeux de Koulouba, les 48 heures bien remplies de son président sur le sol malien auront tenté de les démentir.
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