Les corps de 113 mineurs ont été extraits de la boue après un glissement de terrain qui s’est produit dans des mines de jade au nord de la Birmanie, ont annoncé ce jeudi 2 juillet les services d’incendie de l’État de Kachin. Les recherches ont dû être suspendues en raison de pluies diluviennes, a déclaré la police locale.
« Les mineurs ont été emportés par un torrent de boue provoqué par d’importantes averses de mousson. Jusqu’ici, nous avons trouvé un total de 113 corps », ont écrit les pompiers sur leur page Facebook officielle. Des photos y montrent une équipe de sauveteurs pataugeant dans une vallée submergée par la coulée de boue, dans le canton de Hpakant, près de la frontière chinoise.
Chaque année, des dizaines de mineurs à la recherche de pierres précieuses trouvent la mort dans des accidents dus à des conditions de travail périlleuses, particulièrement en période de mousson. Les glissements de terrain mortels dans la région sont fréquents, et les victimes sont souvent issues de communautés ethniques défavorisées qui opèrent quasi clandestinement dans d’anciennes mines laissées à l’abandon.
En 2019 par exemple, une cinquantaine de mineurs avaient trouvé la mort dans un glissement de terrain, également dans des mines de jade, précise notre correspondante à Rangoun, Sarah Bakaloglou.
Industrie prospère et financement de la guerre civile
Très prospère, mais peu réglementée, l’industrie minière birmane emploie de nombreux travailleurs non déclarés, et pèse plusieurs dizaines de milliards de dollars, selon l’ONG Watchdog Global Witness. La majorité de la production est vendue clandestinement en Chine. Les mines de jade à ciel ouvert d’Hpakant ont transformé cette région reculée en un vaste terrain évoquant un paysage lunaire.
Jade, bois précieux, or ou ambre, les abondantes ressources naturelles du nord de la Birmanie aident à financer les deux côtés de la guerre civile entre des insurgés de l’ethnie Kachin et les militaires birmans. Un conflit qui dure depuis plusieurs décennies.
Source: RFI