Luanda, 19 septembre (AMAP) « La déshumanisation n’est pas une fatalité à laquelle l’on ne saurait échapper », a déclaré, mercredi, à Luanda, en Angola,le président Boubacar Keita, présent, en sa qualité de Champion de la Culture, à l’ouverture officielle de la biennale de la capitale angolaise, a constaté l’AMAP.
Se prononçant sur la thématique, en débat : « Construire et pérenniser la paix », le chef de l’Etat a partagé le constat que « nous vivons dans un monde paradoxal », où les alliances contre nature sont légion et dans lequel prospère une inquiétante tendance au repli sur soi.
« L’idée de progrès, a-t-il renchéri, est aujourd’hui soumise à rude épreuve lorsqu’elle n’est pas simplement rejetée ». Mais, Ibrahim Boubacar Keïta est persuadé que « si c’est dans les esprits que naissent les guerres, il doit, symétriquement, être possible de faire de l’esprit une arme non plus de destruction massive, mais de reconstruction massive ».
La Biennale qui duerea cinq jours, a mobilisé une foule de personnalités au Centre de convention Talatona de Luanda, où Ibrahim Boubacar Keïta fit son entrée en compagnie de ses homologues João Manuel Gonçalves Lourenço (Angola) et Hage Gottfreid Geingob (Namibie). Il y avait aussi Moussa Faki Mahamat et Audrey Azoulay, respectivement président de la Commission de l’Union africaine et directrice générale de l’Unesco.
Ces deux organisations et l’Angola sont les initiateurs de cette Biennale qui, pendant cinq jours, met en débat la thématique : « Construire et pérenniser la paix ». L’enjeu étant la facilitation de la diffusion d’œuvres artistiques, d’idées et de connaissances relatives à la culture de la paix. Cette manifestation est dictée par le défi de l’heure qui est de mettre fin aux conflits qui minent le continent. Pour y parvenir, l’Afrique doit avant tout « puiser dans ses cultures, ses arts et patrimoines », a soutenu le prix Nobel de la paix 2018, le Congolais Denis Mukwege.
C’est ce qu’a compris l’UA, un des principaux initiateurs de cette rencontre. Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’organisation panafricaine, attend de ce Forum une analyse sans complaisance de la situation. Il a, par ailleurs, déploré la tragédie qu’a vécue notre pays, dont une partie des précieux « manuscrits à Tombouctou a été détruite » par des forces obscurantistes. Moussa Faki Mahamat a également magnifié le « passé glorieux du vaillant peuple du Mali ». C’est ce qui justifie en partie, a-t-il souligné, la décision de l’UA de faire du président Keïta le Champion de la culture.
Auparavant, Ibrahim Boubacar Keïta a rendu un vibrant hommage au peuple angolais qui a su se relever d’une longue guerre civile et impulser une réelle dynamique de développement. Il ne pouvait pas non plus s’empêcher de rappeler cette page de l’histoire qui lie nos deux pays : « C’est ici, sur le chemin de la paix, que le Malien Alioune Blondin Bèye est mort en mission de paix… Je sais qu’ici, l’on s’en souvient avec fraternité ».
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