« Le contexte humanitaire reste préoccupant suite à une conjoncture sécuritaire dégradée dans les régions du nord et du centre du pays ». C’est ce qui ressort d’un rapport d’OCHA sur la situation humanitaire au Mali. Intitulé « aperçu des besoins humanitaires », le document indique que 4 millions 95 mille personnes auront besoin d’une ou plusieurs formes d’assistance humanitaire en 2018 contre 3,7 millions en 2017.
Le document révèle que l’insécurité alimentaire touchera plus de 22 % de la population malienne en 2018 (contre 19 % en 2017), soit 4,1 millions de personnes en phase 2 et au-delà. Ce qui représente une hausse notamment pour les phases de crise et d’urgence, avec près de 800 000 personnes ayant un besoin urgent d’assistance alimentaire et agricole durant la période de soudure 2018.
Selon le rapport, 753 000 enfants âgés de 6 à 59 mois et 115 000 femmes enceintes et allaitantes seront vulnérables à la malnutrition en 2018. En 2017, le taux de malnutrition aigüe globale (MAG) était de 10,7% (comme en 2016). Celui de la malnutrition aigüe sévère (MAS) est de 2,6% (contre 2,1% en 2016). Ces chiffres sont au-delà du seuil d’alerte fixé par l‘OMS.
Sur une population totale de 18,9 millions, près de 59 000 maliens sont encore déplacés à l’intérieur du Mali. Plus de 42 000 réfugiés résident encore dans les payslimitrophes (Mauritanie, Niger et Burkina Faso).
En outre, ajoute le rapport, le Mali est sujet au changement climatique et à de fréquents épisodes de catastrophes naturelles, y compris la sécheresse et les inondations. Sur l’ensemble du territoire, ce sont 60 000 personnes qui sont à risque d‘inondation. Et les régions de Kidal, Gao, Tombouctou, Mopti et Ségou seraient fortement menacées en 2018.
Dans plusieurs localités, la mauvaise campagne agricole a poussé les jeunes à l’exode. Le déficit pluviométrique et la mauvaise répartition des pluies ont fortement impacté les récoltes. A Yorosso, la ville se vide de sa jeunesse. Certains d’entre eux se rabattent sur les sites d’orpaillage.
Kalifa Goita, chef de village de Yorosso
Pour la société civile, ce rapport d’OCHA prouve que le phénomène du changement climatique agit négativement sur la vie des populations. La Plateforme nationale des acteurs de la Société civile sur le climat, l’environnement et le développement durable souligne que l’État doit aider les populations à s’adapter au phénomène à travers la création des activités génératrices de revenus.
Ahmed Sékou Diallo, président de la Plateforme
Studio tamani