RFI et Paris Match ont publié lundi et mardi deux photos d’un même homme tué dans le nord du Mali, censées faire preuve de la mort, l’une de Mokhtar Belmokhtar (au conditionnel, pour RFI), l’autre d’Abou Zeid (au présent de l’indicatif, pour Paris Match).
La première image a été récupérée par l’envoyé spécial de RFI, Madjiasra Nako, sur le téléphone portable d’un soldat tchadien revenant du front. Le journaliste se trouvait dans l’extrême nord-est du Mali, “embedded” avec l’armée tchadienne. Ce sont ces militaires qui ont identifié le cadavre comme celui de Belmokhtar auprès de l’envoyé.
Lundi, le président tchadien, Idriss Déby, avait une nouvelle fois affirmé que les deux chefs islamistes algériens ont été tués, ce que Paris ne confirme pas, faute de preuves. M. Déby précisait que leurs dépouilles n’avaient pas été exposées par respect des principes de l’islam.
La photo de Paris Match, prise sous un autre angle par un officier de l’armée tchadienne avec un appareil numérique de meilleure qualité, mais de plus loin, a été fournie au magazine par le journaliste tchadien Abdelnasser Garboa. L’officier la lui a transmise à son retour du front. Le magazine est formel : il s’agit d’Abou Zeid.
Sur Twitter, M. Garboa moque RFI pour son attribution et affirme qu’il suffit de comparer la photo qu’il ramène du nord du Mali avec les portraits authentifiés des deux hommes pour nommer le cadavre. Vu la qualité des deux photos, nous restons perplexes. L’image pourrait aussi être celle d’un djihadiste inconnu.