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La longue traque des islamistes maliens au nord du pays

La mort d’Abou Zeid, le chef de la branche sahélienne, semble se confirmer. Celle de Belmokhtar est sujette à caution.

Abou Zeid, un des dirigeants d’Aqmi Le sort des chefs d’Al-Qaïda au Maghreb islamique se dessine lentement. Après des jours de rumeurs, la mort d’Abou Zeid semble se confirmer. « C’est probable, mais nous ne pouvons avoir de certitude pour l’instant, parce que nous n’avons pas récupéré le corps », a détaillé, lundi, le chef d’état-major des armées françaises, Edouard Guillaud. La fin de Mokhtar Belmokhtar, l’autre leader d’Aqmi, annoncée samedi par un communiqué de l’armée malienne, apparaît, quant à elle, nettement moins certaine.

Selon le site Internet mauritanien Sahara média, citant anonymement un jihadiste d’Aqmi, « le Borgne » serait bien vivant. Une source au sein du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), la rébellion laïque touareg, dément, elle aussi, le décès du leader islamiste dans l’Adrar des Ifoghas, les montagnes de l’extrême nord du Mali.

Pour le MNLA, Mokhtar Belmokhtar ne se trouverait pas dans l’Adrar des Ifoghas. On ignore où se cache ce parfait connaisseur de la région, même si beaucoup soupçonnent qu’il pourrait avoir trouvé refuge bien plus au sud, dans la région de Gao, où plusieurs de ses proches ont été signalés.

Les familles des otages sont inquiètes

En dépit des pertes dans ses rangs, et d’une certaine désorganisation, la nébuleuse islamiste conserve une réelle force de frappe et de nuisance. Certains leaders islamistes ne semblent pas avoir été encore repérés et pourraient aider à restructurer le mouvement.

« Il y en a au moins un, celui qu’on appelle l’émir du grand Sahara, et d’autres qui nous intéressent particulièrement parce que ce sont les patrons de tout ce qui est logistique », a souligné l’amiral Guillaud sur Europe.

Le Mali abritait une « organisation industrielle du terrorisme ». « Sur le terrain, nous avons découvert plus d’une cinquantaine de caches dans des maisons, des hangars ou des grottes (…) plus d’une dizaine d’ateliers de fabrication, y compris de bombes (…) et vingt bombes artisanales en cours de fabrication simultanément, a expliqué l’amiral Guillaud sur Europe. Cela montre que cela dépasse l’Adrar des Ifoghas, le Mali, même le Sahel. C’était expansionniste ».

Le chef d’état-major s’est montré moins précis quant au déroulement des opérations militaires. « Nous avons nettoyé l’une des vallées, une vallée principale dans laquelle aussi bien les forces tchadiennes que les forces françaises avaient pénétré il y a une dizaine de jours. Nous sommes en train de casser les reins d’Al-Qaïda au Maghreb islamique », a analysé l’officier, qui estime à « quelques centaines tout au plus » le nombre de combattants ennemis.

L’avancée des militaires français au Mali et la mort d’Abou Zeid inquiètent en revanche les familles des otages. Les proches des quatre employés d’Areva enlevés en 2010 au Niger ont demandé lundi à la France de marquer « un temps de pause » pour montrer à Aqmi une volonté de négocier.

« Aujourd’hui, on considère que les opérations militaires, de force, ne parviendront pas à sauver les otages », a expliqué ainsi René Robert, le grand-père d’un des captifs. Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a estimé lundi soir sur le plateau de « Mots croisés », sur France 2, que « tout laisse à penser » que les otages français au Sahel « sont en vie ».

Ben Dao

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