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Bassin du fleuve Niger : 13,797 milliards de FCFA pour renforcer la résilience des riverains

Le Projet intégré de développement et d’adaptation au changement climatique dans le bassin du Niger (PIDACC/BN) permettra à environ 3,5 millions de personnes de sortir de l’insécurité alimentaire, tout en restaurant les ressources naturelles et les écosystèmes dégradés

 

Le Projet intégré de développement et d’adaptation au changement climatique dans le bassin du Niger (PIDACC/BN), une initiative de l’Autorité du bassin du Niger (ABN), a lancé ses activités, hier en présence du secrétaire général du ministère de l’Énergie et de l’Eau, Moussa Cissé. Le fleuve Niger dont le bassin est partagé par neuf États d’Afrique de l’Ouest et du Centre (Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Niger, Nigeria et Tchad), revêt une importance capitale pour les populations riveraines et les économies des pays membres de l’ABN. À ce titre, il remplit de multiples fonctions vitales, tant pour l’alimentation en eau que pour le développement de nombreuses activités économiques (agriculture, élevage, sylviculture, pêche, industrie, mines, énergie, navigation, tourisme, artisanat).

L’aridification du climat et la diminution des débits observés des cours d’eau du bassin depuis plusieurs décennies, associées localement à une pression foncière ont fortement contribué à la dégradation généralisée des ressources naturelles, à la destruction du couvert végétal et à l’aggravation de l’érosion hydrique et éolienne, ainsi que de l’ensablement des cours d’eau. Face à ces effets néfastes du changement climatique, il importait de mettre en place un projet tenant compte des spécificités propres à chaque pays.

Pour y arriver, l’ABN avait initié le Programme de lutte contre l’ensablement dans le bassin du Niger (PLCE/BN). Ce dernier, considéré comme un programme pilote dans trois pays (Burkina Faso, Mali, Niger), a permis d’obtenir des résultats satisfaisants qu’il convient de consolider et d’étendre à l’ensemble du bassin. C’est à ce besoin que répond le Pidacc.

D’un coût global de mise en œuvre estimé à 13,797 milliards de Fcfa, la composante PIDACC/BN-Mali a été possible grâce à un appui financier de la Banque africaine de développement (Bad), de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa), de la Facilité africaine de l’eau (FAE) et du Consortium pour les infrastructures en Afrique (ICA).

Elle s’article autour de trois composantes : développement de la résilience des ressources et des écosystèmes; développement de la résilience des populations et coordination et gestion du programme. Les questions genre et protection de l’environnement sont intégrées de manière transversale à toutes les composantes. Elle sera mise en œuvre dans les portions des bassins supérieurs du delta intérieur et de la boucle du Niger, couvrant six régions administratives du Mali : Koulikoro, Sikasso, Ségou, Mopti, Tombouctou et Gao.

Dans son allocution, le secrétaire général du ministère de l’Énergie et de l’Eau a annoncé que le programme PIDACC/BN-Mali permettra à environ 3,5 millions de personnes des six régions concernées, d’améliorer leurs conditions de vie et de sortir de l’insécurité alimentaire, tout en restaurant les ressources naturelles et les écosystèmes dégradés. Moussa Cissé a remercié la Bad et les autres partenaires techniques et financiers pour leur contribution au financement du projet.

De son côté, le président de la Coordination régionale des usagers et usagères des ressources naturelles du Bassin du Niger (CRU), Nouradin Touré, a indiqué que le projet est la solution appropriée pour protéger les populations vulnérables du bassin du Niger contre les effets néfastes du changement climatique.

En ce sens que cette initiative, portée par les usagers eux-mêmes pour intégrer l’adaptation et la résilience au changement climatique dans leurs pratiques quotidiennes, est un programme de protection sociale, générateur de revenus et garantissant l’avenir des générations futures par la soutenabilité des écosystèmes. Nouradin Touré a ainsi invité l’équipe de coordination à impliquer fortement les usagers dans la phase de mise en œuvre.

À ce propos, le coordinateur régional du projet dira que le programme comporte des actions concrètes qui contribueront à renforcer la résilience des populations et des écosystèmes au changement climatique dans le bassin du Niger. «Il permettra d’améliorer les conditions de vie des populations du bassin du Niger à travers le développement des activités agro-sylvo-pastorales (la lutte contre la pauvreté et l’insécurité alimentaire) et la restauration des écosystèmes dégradés», a précisé Seyni Seydou. Ainsi, par ses réalisations, le Pidacc/ABN contribuera à un triple gain pour les populations du bassin du fleuve Niger.

 

Amadou GUÉGUÉRÉ 

Source : L’ESSOR

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