L’ancien joueur du Réal de Bamako transféré l’année dernière au centre de formation de Nancy en France, ambitionne de jouer un jour dans le plus grand championnat du monde, la NBA. Il se dit prêt «à tous les sacrifices» pour atteindre son objectif
Il y a un an, jour pour jour la sélection nationale junior de basket-ball (les Aiglons) devenait la première équipe africaine à atteindre la finale d’une compétition mondiale FIBA. Siriman Kanouté a été l’un des grands artisans de cette qualification historique des juniors maliens au Mondial. Ainsi, dès la fin du tournoi, le jeune meneur s’est retrouvé dans le viseur de plusieurs clubs étrangers, mais c’est finalement à Nancy que Siriman Kanouté a posé ses valises en France. Depuis l’année dernière donc, le meneur de jeu des Aiglonnets (surnom de la sélection nationale cadette, ndlr) est pensionnaire du Centre de formation de Nancy où il poursuit ses études, parallèlement à sa carrière sportive.
«Depuis que je suis arrivé en France, j’ai eu la chance d’être conseillé par des personnes expérimentées dans le monde du sport. Je pense particulièrement à Sylvain Lautié (sélectionneur national du Mali) qui me suit depuis plusieurs années. Il m’a beaucoup aidé à m’adapter, à me cultiver et à travailler surtout mes défauts. Je viens aussi de signer avec l’agence AK Sports Management qui va gérer ma carrière. J’aime leur façon de travailler, leur vision et les projets à longs termes du centre», a confié Siriman Kanouté après son arrivée à Nancy.
Comme on le dit, le jeune meneur de 18 ans a choisi une progression « step by step » (étape par étape en français). Comment le MVP (meilleur joueur) des Championnats d’Afrique U16 et U18 2019 envisage la prochaine saison avec le SLUC ? «La saison prochaine va être une saison un peu particulière. Il me reste un an avant d’avoir le statut de joueur formé localement (JFL). Je pourrai alors m’entraîner avec les pros et jouer avec les espoirs. Même si je ne joue pas avec les pros, croyez-moi, chaque entraînement, je le considèrerai comme un match», a répondu Siriman Kanouté, avant de revenir sur la finale de juillet 2019 contre les Etats-Unis. «Ce que je retiens de cette campagne, c’est notre victoire au premier tour contre le champion du monde en titre, le Canada (71-70). Jamais dans l’histoire de la compétition une sélection africaine n’avait réalisé un tel exploit. C’est vraiment mon meilleur souvenir».
«Notre génération a eu beaucoup de chance. Le groupe était composé d’éléments qui avaient des expériences différentes, parce que nous venions des quatre coins du globe. Ce que nous avions en commun, c’est le fait que presque toute la génération a commencé le basket la même année. Nous faisions tout ensemble et le groupe faisait montre d’une grande solidarité sur le terrain», a expliqué Siriman Kanouté, en assurant qu’il est prêt à affronter la pression du haut niveau «parce que je suis fort mentalement».
Né le 25 septembre 2001 à Bamako, Siriman Kanouté, fils de l’ancien international Séga Kanouté et actuel sélectionneur-adjoint des U18 masculins, a commencé sa carrière à l’AS Réal, sous les ordres de l’entraîneur Zoumana Coulibaly. Dès l’âge de 7 ans, il remporte son premier trophée (championnat national, ndlr) avec les Noirs et Blancs dans la catégorie des minimes. «J’ai commencé ma carrière sportive par le football, avant de changer de discipline sur conseil de mon père», révèle Siriman Kanouté. En 2017, le jeune meneur participe à la Coupe du monde des cadets en Île Maurice avec les Aiglonnets. Siriman Kanouté marque les esprits lors de cette grande messe du basket, en terminant meilleur marqueur de la compétition.
Un an plus tard (2018), il remet ça, en s’adjugeant les trophées de meilleur marqueur et de meilleur joueur de la coupe d’Afrique en Île Maurice. C’est après la coupe d’Afrique en Île Maurice que le meneur des Aiglonnets s’est engagé pour quatre ans avec Nancy. «J’ai été contacté par beaucoup de clubs étrangers, mais j’avais déjà donné ma parole au sélectionneur de l’équipe nationale A, Sylvain Lautié pour m’emmener à Nancy. Donc à mon retour de la Coupe d’Afrique, j’ai été à Nancy pour faire un test qui a été concluant.
Dans la foulée, j’ai signé mon premier contrat professionnel d’une durée de 4 ans», a indiqué Siriman Kanouté. Le champion d’Afrique 2018 n’entend pas s’arrêter en si bon chemin, il rêve de jouer un jour en NBA et assure être prêt à tous les sacrifices pour atteindre cet objectif. «Comme tous les joueurs de basket, je rêve d’évoluer en NBA et je ferai tout pour y arriver. Je suis conscient que les places sont chères là-bas parce que c’est le sommet du basket-ball mondial. Mais, comme on le dit, à cœur vaillant, rien d’impossible», a ainsi martelé Siriman Kanouté. La force du jeune meneur de Nancy réside dans sa capacité d’accélérer le jeu, son adresse qui lui permet de marquer toujours plus que l’adversaire et son talent de passeur.
Seïbou S. KAMISSOKO
Source : L’ESSOR