Le point presse au cours duquel le député Bourama Tidiane Traoré a livré sa version des faits sur l’altercation qui l’a opposé au juge Touré de Oueléssébougou a été l’occasion pour ses avocats de démonter le Procureur général près la Cour d’appel, Daniel Tessougué.
A la suite de la libération de l’honorable Bourama Tidiane Traoré par la Cour d’appel sur la base d’une résolution de l’Assemblée nationale, le procureur général Daniel Téssougé a accordé une interview à la télévision nationale qui a irrité les avocats du député. Dans son interview, il raconte que c’est dans le souci de l’apaisement et sur le retrait de la plainte du juge Amadou Bocar Touré que le député a été libéré. Or, pour Me Baber Gano, il n’a jamais été question de désistement ou de retrait de plainte du juge Touré tout au long de ce feuilleton judiciaire, y compris pendant les 3 heures qu’ont duré les débats le dernier jour. Partant, il a dénoncé ce traitement de faveur accordé à Tessougué au détriment de la défense. Car le principe voudrait que les deux parties aient droit à la télévision publique. Non seulement cela n’a pas été fait, mais Daniel Tessougué en a profité pour tenter de discréditer la résolution de l’Assemblée nationale et la décision de la Cour d’appel, à travers des propos mensongers, s’indigne Me Baber Gano.
Très remonté contre cette sortie médiatique du Procureur Daniel Tessougué qu’il juge malencontreuse, Me Hassane Barry a sorti l’artillerie lourde pour battre en brèche les arguments développés par le Procureur général près la Cour d’appel, Daniel Tessougé. Il précisera que le présent point presse est une réplique au Procureur qui a dénaturé les résultats du procès. N’eussent-été ses déclarations hasardeuses sur les antennes de l’Ortm, ajoutent les avocats, nous n’allions pas nous livrer à un tel exercice. Mais, indiquent-t-il, il fallait recadrer les choses et les mettre à leur place. «Il a prétendu que nous sommes allés vers un apaisement parce que le juge a accordé son pardon. C’est faux ! C’est du mensonge ! On accorde son pardon quand, au cours du procès on retire sa plainte. Mais personne n’a entendu le juge Touré retirer sa plainte. C’est de l’imposture. Il a été bloqué par une disposition constitutionnelle et non un quelconque pardon», dira tout haut Me Hassane Barry. «Qu’il arrête son cinéma. Il a clandestinement raconté des bêtises dans le secret de son bureau», conclura Me Barry.
Faut-il le souligner, le Procureur Tessougué n’est pas à son premier essai, en début d’année, il a fait une sortie ratée. A la faveur d’une conférence débat organisée, le 1er février 2014, par l’Union des jeunes pour l’avenir du Mali, il indiquait que «les autorités n’ont jamais eu une véritable volonté de lutter contre la corruption. Tout ce qui est fait, c’est pour distraire le peuple et l’endormir davantage. Déclarer 2014, l’année de la lutte contre la corruption par le président de la République n’est que de la comédie, un slogan creux qui traduit sans nul doute la fuite en avant des différents régimes». Après s’être rendu compte de l’ampleur de ses propos, il a nié en bloc avoir fait une telle déclaration.
Oumar KONATE
