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Barrage du seuil de Djenné : L’ouvrage n’attend que son opérationnalisation

Tous les travaux de réalisation sont achevés. Le ministre Modibo Kéita en a fait le constat lors de son déplacement dans la zone

 

Le ministre du Développement rural, Modibo Keita, à la tête d’une délégation composée du directeur national du génie rural, Aghatam Ag Alhassane et du coordinateur national du Programme de développement de l’irrigation dans le Basin du Bani et Sélingué (PDI-BS), Amadou Diadié Daou, a visité du 4 au 6 novembre dernier, les zones d’aménagement des plaines du PDI-BS de San, Djenné et Bla. Objectif : constater les activités du PDI-BS, s’enquérir des difficultés afin de trouver des solutions adéquates.

Le barrage seuil de Djenné, dont la réalisation s’inscrit dans le cadre des activités de la composante développement des infrastructures de production du PDI-BS, a été la première étape de la visite du ministre du Développement rural. La délégation y est arrivée vendredi dernier, aux environs de 10 heures. Après les salutations et accueil d’usages, l’ingénieur en génie civil du barrage seuil de Djenné a expliqué à la délégation qu’actuellement les travaux sont terminés à 100%.

Il reste la réception par le gouvernement, a assuré Oumar Boiré. Après avoir procédé à une présentation générale de l’ouvrage notamment ses caractéristiques physiques, il a ajouté que les travaux du barrage seuil de Djenné sont financés conjointement par le Fonds africain de développement (Fad) à hauteur de 27,57%, le Fonds koweitien pour le développement économique arabe (FKDEA) pour 36,83% et à hauteur de 10,02% par la Banque d’investissement et de développement de la Cedeao (BIDC).

Son coût global hors taxes est estimé à 19,549 milliards Fcfa pour un délai d’exécution initial de 37 mois. Le marché a été attribué, suite à un appel d’offres international, à l’entreprise China Géo-Engineering Corporation. La réception a eu lieu le 20 décembre 2016. Le barrage seuil de Djenné prévoit l’aménagement de 68.000 hectares, selon le coordinateur local du PDI-BS. «Pour le moment, nous allons aménager 15.000 hectares.

La deuxième phase qui suivra, portera sur 28.000 hectares, a précisé Doudou Touré du PDI-BS. En attendant l’ouvrage a commencé à changer la situation socio-économique des populations bénéficiaires en facilitant l’accès aux localités du cercle, a-t-il constaté. Constats partagés par les notabilités de Djenné que le ministre Keita a rencontrées sur le site. Les notables ont insisté sur la nécessité de renforcer le dispositif sécuritaire autour du barrage, de l’aide alimentaire et des intrants agricoles. «On est là pour vous, nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour vous aider», a assuré le ministre du Développement rural.

Parlant de la visite, Modibo Keita s’est dit comblé eu égard à ce qu’il a vu sur le site. «Je sais que dans cette zone, s’il y a beaucoup de terres aménagées mises à disposition pour l’agriculture, l’élevage, la pêche et la sylviculture, cela peut même renforcer la sécurité, diminuer l’insécurité dans la zone», a laissé entendre Modibo Keita. Le patron du département a insisté sur la nécessité de multiplier les aménagements agricoles pour faire face à la rareté des pluies. «Chaque année, il y a ce problème d’importation de céréales notamment du riz, alors qu’on a un potentiel extraordinaire.

En essayant d’aménager beaucoup plus de superficies, je crois qu’au lieu d’importer du riz en perdant des droits de douanes par l’exonération, nous allons être un exportateur de céréales», a-t-il dit. Pour lui, le gouvernement fournit des efforts notamment en matière d’engrais, d’équipements. Il importe d’élaborer un programme pluriannuel afin de pouvoir, chaque année, aménager des superficies pour accroître la production et la productivité en matière d’agriculture, d’élevage, de pêche, sylviculture… afin d’atteindre la souveraineté alimentaire. «Ce n’est pas normal, aujourd’hui, que nous dépendions d’autres pays pour nous nourrir, c’est nous qui devrions aider les autres vu le potentiel, dont nous disposons», a-t-il insisté.

Ce programme a démarré en 2010 pour un coût total estimé à 130,7 milliards de Fcfa, financé par plusieurs partenaires, dont la Banque africaine de développement (Bad), la Banque islamique de développement (BID), le FKDEA, le Fonds saoudien, et le gouvernement. Objectif : contribuer de façon durable à l’augmentation de la production rizicole et des autres productions agro-sylvo-pastorales et piscicoles dans des trois zones d’intervention : Maninkoura (Cercles de Kangaba et Kati), la zone du Moyen Bani dans les Cercles de Ségou, Bla et San et la zone de Djenné dans le Cercle de Djenné.

Le Programme permettra la mise en valeur d’environ 25.000 hectares de terres rizicoles en submersion contrôlée, 915 hectares de riziculture en double culture sous maîtrise totale de l’eau, 6.820 hectares de bourgoutières pour le développement de l’élevage, 554 hectares de cultures maraîchères et 270 hectares de mares piscicoles.

Au total, il est attendu du projet, en phase de croisière, une production additionnelle annuelle de 52.000 tonnes de riz paddy, 3.620 tonnes de légumes, 588 tonnes de viande bovine, 6 millions de litres de lait et 880 tonnes de poissons. Le Programme touchera directement près de 12.000 exploitants, soit quelques 100.000 à 110.000 personnes.

Amadou GUÉGUÉRÉ

Source : L’ESSOR

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