Déjà irritée par les discussions entre Bamako et la société russe Wagner, Paris n’a pas apprécié les dernières déclarations de Choguel Kokalla Maïga, qui l’accuse d’abandonner le Mali.
Rien ne va plus sur la ligne Paris-Bamako. Alors que les sujets de dissension se multiplient entre les deux pays, le Premier ministre malien a publiquement accusé la France de tourner le dos au Mali. À la tribune des Nations Unies, à New York, le 25 septembre, Choguel Kokalla Maïga a qualifié d’« abandon en plein vol » la décision de Paris de réorganiser son dispositif militaire au Sahel. Des « contre-vérités », des déclarations « inacceptables » et « indécentes », qui reviennent à « s’essuyer les pieds sur le sang des soldats français », a immédiatement réagi la ministre française des Armées, Florence Parly.
S’appuyant sur les propos d’Emmanuel Macron, qui a annoncé en juin fermer certaines bases de l’armée française et réduire les effectifs militaires déployés dans la région, le chef du gouvernement malien a défendu la nécessité d’ouvrir des canaux de discussions avec d’autres partenaires.
Alors que le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov a confirmé l’existence d’échanges entre Bamako et des sociétés de sécurité privées russes, la possibilité d’un accord de coopération avec une entreprise de la nébuleuse Wagner a déclenché une véritable levée de boucliers parmi les chancelleries occidentales, au premier rang desquelles la France.