Avec la très forte pression et nombreuses plaintes de leurs clients et usagers, l’Association professionnelle des banques et établissement financiers (APBF) et le Syndicat national des banques et établissements financiers (SYNABEF) ont tenu une rencontre à l’issue de laquelle ils ont décidé de maintenir le service minimum le mercredi dernier soit au 3è jour de la grève de l’UNTM à laquelle leur syndicat est affilié et observait à la lettre le mot d’ordre de grève.
Malgré cette décision, il s’avère que le service minimum observé par les banques de la place est très timide. C’est le constat fait par les nombreux clients des banques, surtout à Bamako, où l’affluence est très forte.
A la BNDA de Yirimadio, les clients se regroupaient chaque matin espérant bénéficier du service minimum, mais leur désespoir a été grand, car aucun agent de la banque n’a mis pied au service.
Selon un voisin de la banque, le service normal ne sera disponible qu’à la fin de la grève. Quant au service minimum, il n’a jamais été assuré à la BNDA depuis le début de la grève, regrette-il.
A la BMS à Faladié, les clients disent broyer le fer avec cette fermeture puisque le guichet automatique qui est ouvert ne suffit pas et les opérations citées comme service minimum sont indisponibles et la situation est la même à la BIM, Banque Atlantique et la Orabanque, sises à faladié.
Seule la Banque Of Africa fait exception. Là, dans le même quartier, le service minimum fonctionne en temps normal comme a été dit dans la décision de son instauration par les syndicats.
Selon le directeur Moussa Thiam, toute l’équipe nécessaire est présente pour assurer le bon fonctionnement du service minimum afin que les clients ne soient pas en manque de leurs dus.
« Ce service minimum que nous assurons n’est autre que celui prescrit dans la décision. Et nos guichets fonctionnent et arrivent à satisfaire tous ce qui viennent pour leurs opérations. C’est qui compte pour nous », s’est félicité M Thiam.
Mme Sylla, une cliente et commerçante raconte : « J’étais très inquiète pour la semaine, quand on me dit que les banques ne travaillent du lundi au vendredi. J’ai été dans deux banques pour mes opérations, elles étaient toutes fermées. De passage, j’ai vu des gens ici. Voilà, j’ai pu faire mon transfert, Dieu merci. C’est vraiment compliqué de faire le commerce sans banque pendant une semaine ».
Pour Kaou Dia, patron du Dia commercial à Banankabougou : « cette grève des banques est un vrai obstacle pour nous les commerçants de toute les manières. Par exemple, si tu as une dette avec quelqu’un tu ne peux pas l’avoir, parce qu’il n’y a pas de transfert et le service minimum annoncé n’a pas été respecté. En plus tu es obligé de garder ton argent pour cette semaine et avec l’argent nous sommes toujours en danger et nous courrons tous les risques. Je crois qu’il faut trouver une solution ou un consensus pour qu’au moins les banques soient opérationnelles, sinon c’est des pertes que nous enregistrons ».
Il est vraiment temps pour que l’Etat s’assume face à ces situations qui occasionnent non seulement d’énormes pertes au niveau du Trésor public, mais aussi pour les commerçants, qui font les frais de la fermeture des banques, s’offusque un petit commerçant près de la Tour d’Afrique.
Tahirou Mallé (stagiaire)
Source: l’indicateur du renouveau