L’utilisation judicieuse des pesticides était récemment au centre d’une rencontre entre les femmes qui pratiquent le maraîchage et les autorités administratives de Banamba. La rencontre a eu lieu dans les locaux du cercle sous la présidence du préfet, Bougoupéré Koné.

C’était en présence du vice-président du Conseil de cercle, du 3ème adjoint du maire de Banamba, du président de la chambre locale d’agriculture, du chef du service local de la protection des végétaux, du chef secteur de l’agriculture, de la présidente de l’organisation locale des femmes rurales, des notabilités et des responsables de la sécurité de la ville.
La session a été exclusivement consacrée à l’utilisation de certains pesticides dans les jardins potagers. Le monde du maraîchage qui est une activité essentiellement pratiquée par les femmes, fait en effet face à une espèce de vers qui détruit les produits maraîchers, notamment les laitues. Les maraîchères avaient utilisé différents types de pesticides comme « Cas optimal », « Deltametrie », « D6 », « Super lamda ». Mais sans succès.
Préoccupées par la situation, elles ont alerté les spécialistes de l’agriculture et de la protection des végétaux. Ceux-ci, après examen des différents sites, sont parvenus à déterminer la nature de l’ennemi. Il s’agit de chenilles provenant de la fumure organique.
Selon les spécialistes, les pesticides cités plus haut ne sont pas appropriés pour protéger les laitues contre les ravageurs et l’usage de ces produits est très dangereux pour la santé humaine.
« La protection des laitues contre les chenilles nécessite un traitement particulier », a indiqué Soumaïla Ibrahim Touré, spécialiste de la protection des végétaux. Il a également averti que le produit traité avec les pesticides ne doit être consommé qu’une semaine après le traitement. Or dans la réalité, tel n’est pas le cas.
Dans le souci de préserver la santé de la population, le chef secteur de l’agriculture, Paul Dembélé, et son collègue de la Protection des végétaux ont alerté l’autorité administrative sur la menace susceptible de peser sur les citoyens consommateurs de laitue. D’où la pertinence de cette rencontre avec les acteurs concernés afin de les sensibiliser aux enjeux et conséquences de l’utilisation anarchique et abusives des pesticides.
Le préfet du cercle de Banamba a donc invité les acteurs ruraux à sursoir à l’utilisation des produits en question et qui ne sont pas homologués ; à suivre les conseils des spécialistes ; et à alerter les techniciens en cas de problème. Bougoupéré Koné a également averti que toutes les personnes qui iront à l’encontre des instructions données s’exposeront aux sanctions prévues par la réglementation en vigueur.
La présidente de l’association locale des femmes rurales, Mme Djèmènè Kourékama, a assuré que son organisation tiendra désormais compte des conseils des spécialistes, avant de remercier les autorités locales d’avoir pris l’initiative d’édifier les maraîchères sur les effets néfastes des pesticides sur les légumes en général et sur les laitues en particulier. Elle a promis de regrouper les productrices des potagers afin de leurs communiquer les conclusions de la réunion.
Le préfet a demandé aux sous-préfets d’organiser une rencontre similaire avec les maraîchers des autres communes rurales relevant de leur ressort.
A. M. TRAORE
AMAP-Banamba

source essor