Alors que les tractations à Ouagadougou sur le statut de Kidal traînent en longueur entre Bamako et le MNLA, l’administration malienne travaille d’arrache-pied aux préparatifs de la présidentielle dont le premier tour est prévu le 28 juillet. S’il n’est pas sûr que les délais seront tenus, les autorités se veulent rassurantes.
Le ministère de l’Administration territoriale et des Collectivités locales, en charge de la présidentielle prévue les 28 juillet et 11 juin, se veut rassurant. L’intégralité des cartes d’électeurs de Gao, Tombouctou, Kidal et une partie de celles de Kayes sont arrivées dans la nuit du 10 au 11 juin et ont été transférées le lendemain en camions vers ces villes. Les cartes de la région de Kidal seront quant à elles stockées à Gao en attend que l’administration se rétablisse complètement dans le nord du pays.
Au total, un million des 6,9 millions de cartes d’électeurs prévues pour la présidentielle sont déjà sur place. « Nous espérons que d’ici au milieu de la semaine prochaine, toutes les cartes d’électeurs seront à Bamako pour être acheminés à l’intérieur du pays », dit Gamer Dicko, chargé de mission au ministère de l’Administration territoriale et des Collectivités locales.
La question du votes des réfugiés
Le processus de traitement des cartes d’électeurs doit prendre fin le 25 juin, mais aucune date n’est encore fixée pour la distribution aux électeurs. De son côté, une commission administrative ad hoc procède « depuis le 5 juin à la validation de la liste des électeurs potentiels, au transfert des électeurs ayant changé de commune, d’ambassade ou de consulat… et cela doit continuer jusqu’au 15 juin, conformément au calendrier établi », poursuit Dicko. Mais la situation du vote des refugiés n’est pas encore maîtrisée.
Il y a quelques jours, une mission a quitté Bamako pour le Niger, le Burkina Faso et la Mauritanie pour discuter de ce problème, avec le concours de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR). Le temps presse, d’autant que les partis politiques veulent mettre la pression sur les autorités. « Il y a des difficultés sur le cas de Kidal. C’est vrai que les délais sont très courts, mais une chose est sûre : plus on traine les pieds, plus la situation s’aggrave », explique Modibo Camara, secrétaire chargé à l’information de l’Union pour la République et la Démocratie (URD), deuxième force politique du pays. Un point de vue largement partagé par les leaders politiques maliens.
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Par Baba Ahmed, à Bamako