La nouvelle trouvaille de l’opérateur économique Mamadou Sinsy Coulibaly est de s’associer à une entreprise française spécialisée dans le service de mise en contact de clients avec des propriétaires de voitures. Ainsi, depuis quelques jours, les réseaux sociaux sont inondés de publications proposant à des propriétaires de voiture de gagner au moins 120 000 FCFA par semaine. Pour ce faire, les intéressés n’ont qu’à s’inscrire en ligne sur une application. Le partenaire de l’opérateur économique malien n’est rien d’autre que Heetch, une société lancée à Paris en septembre 2013. Mais son invitation est diversement interprétée par les clients potentiels, notamment les propriétaires de voitures.
Certains ont sauté sur l’occasion en demandant davantage de renseignements sur le service proposé par Heetch dont certaines affiches sont en bambara. Par contre, certains estiment que les 120 000 FCFA ne sont pas suffisants, expliquant que les chauffeurs de taxi à Bamako gagnent environ 25 000 FCFA par jour. En attendant de voir circuler ces voitures dans la capitale, on peut se demander si les chauffeurs et propriétaires de taxi vont survivre à cette nouvelle concurrence. Heetch ressemble en effet à l’américain Uber, anciennement connu sous le nom de UberCab.
Tout comme Heetch, Uber est une entreprise technologique américaine qui développe et exploite des applications mobiles de mise en contact d’utilisateurs avec des conducteurs réalisant des services de transport. L’entreprise américaine est basée dans la ville de San Francisco, en Californie. En 2015, elle est valorisée à cinquante milliards de dollars et ses applications sont commercialisées dans plus de 310 villes dans le monde. Organisant initialement une activité commerciale régulière de vente de service de transport avec chauffeur travaillant en tant qu’indépendant, la société fait l’objet de nombreuses polémiques.
Les Maliens pourraient reprocher à Heetch ce que l’on a reproché à Uber en France. Il y a d’abord les techniques managériales de l’entreprise, qui favoriseraient l’agressivité, le sexisme et les discriminations. Cela a porté atteinte à la réputation de Uber, entraînant la démission de son fondateur Travis Kalanick en 2017. L’entreprise américaine a aussi été critiquée pour ses pratiques, la libre concurrence conduisant à des accusations de concurrence déloyale et de travail dissimulé de la part des pouvoirs et des professionnels qui se réclament du respect de la réglementation sociale, fiscale et administrative.
Les chauffeurs ne sont pas liés à la société Uber par un contrat de travail, ne sont donc pas salariés et ne sont donc pas couverts par les cotisations sociales pour les assurances maladies, chômages, retraites. La société Uber a vu certaines de ses activités interdites dans plusieurs villes ou pays du monde.
Soumaila Diarra
Source: LE PAYS