Plusieurs centaines de jeunes se sont regroupés, mercredi 17 août, devant le tribunal de la commune IV du district de Bamako pour « soutenir » Ras Bath, un jeune « chroniqeur » de  radio arrêté lundi pour « outrage publique et injures ». 

Le fond réel du problème est encore flou. Mais de toute évidence, Ras Bath, animateur d’une radio et connu pour son émission « Cartes sur table », a été arrêté, lundi aux environs de 20h, alors qu’il s’apprêtait à aller en studio. Très appréciée par une bonne partie de la population à Bamako et très controversée aussi pour « les insultes et injures » à l’endroit des responsables politiques et militaires.

Arrêté et conduit au camp I de Bamako où il a passé une nuit, il devait comparaitre ce matin devant le tribunal de la commune IV du district de Bamako. La veille, il a appelé, sur les réseaux sociaux, la jeunesse à sortir massivement pour le soutenir et dire non à la « liberté d’expression ».

Mercredi très tôt, une marrée de jeunes s’est regroupée devant le tribunal. La foule a commencé à déborder quelques minutes après l’arrivée des forces de l’ordre. A travers des jets de pierre. Les forces de l’ordre ont répliqué à coup de gaz lacrymogènes. Puis des tirs de sommation. Très vite, les choses s’accélèrent. « Des jeunes mettent le feu à deux véhicules de la police et de la gendarmerie » malgré les tentatives d’accalmie de certains des leurs. Les vitres d’autres véhicules garés çà et là ont été brisées. Et les portes du tribunal cassées.

En représailles, les forces de l’ordre auraient tiré sur la foule et deux personnes ont été tuées. Les corps sont en train d’être amenés au CHU Gabriel Touré. Au moment où nous mettons sous presse, des jeunes affirment avoir ramassé des « douilles de balles » sur les lieux.

La rédaction