Quelle mouche avait donc piqué Bakary Togola, président de l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agricultures du Mali (APCAM), une haute personnalité de ce pays pour qu’il tienne ces propos dignes d’un badaud du rail-da sur la situation de Kidal : « les Maliens doivent abandonner cette petite partie du territoire aux rebelles pour s’occuper du reste du pays car cette portion de terre ne nous apportera rien ».
Ces propos, s’ils venaient de la bouche d’un simple citoyen de la rue pouvaient être compris autrement. Mais venant d’une haute personnalité du pays, de surcroit, président de l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture du Mali (APCAM), relèvent du délire.
Pour rappel, c’est lors d’une cérémonie qui n’avait rien à voir avec la situation de Kidal, car, il s’agissait de la journée commémorative du Lait, comme rapporté par notre confrère de « l’Indicateur du Renouveau ». Qui a soutenu que Bakary Togola avait malencontreusement, laissé entendre que « les Maliens doivent abandonner cette petite partie du territoire aux rebelles pour s’occuper du reste du pays car, cette portion de terre ne nous apportera pas grand-chose ».
Un de ses proches s’était même permis de le défendre dans cette prise de position qui frôle le délire pour une personnalité de sa trempe, en disant que cela s’explique par le statuquo qui prévaut dans la gestion de cette crise où presque rien ne bouge. Aussi, pour la simple raison que depuis plusieurs années, la gestion de la crise du nord attire tous les efforts des gouvernants, mettant de coté les autres préoccupations des populations et des autres régions du Mali. Mieux, que depuis l’élection d’IBK, la question de Kidal est le sujet qui concentre tous ses efforts. Sans qu’une solution soit trouvée à cette crise.
Et pour en rajouter, la visite du Premier ministre Moussa Mara dans cette ville après laquelle, des affrontements meurtriers ont opposé les rebelles et les Forces Armées Maliennes(FAMa).
Ce que le président de l’APCAM semble oublier, c’est que le Premier ministre s’est rendu en visite en terre malienne de Kidal comme il l’a fait à Tombouctou et à Gao pour s’enquérir du retour effectif de l’administration, des personnes déplacées et refugiées et des conditions de travail des représentants de l’Etat.
Aussi, une chose qu’il doit noter, c’est que les soldats maliens sont tombés en assurant leurs missions régaliennes de défense de l’intégrité territoriale du Mali.
Notre interlocuteur avait même laissé entendre que Bakary Togola n’a fait que dire tout haut ce que de nombreux Maliens pensent tout bas. Surtout ceux qui estiment que la situation de Kidal est en train de freiner le développement du Mali, estime notre interlocuteur.
Le ministre Camara fait revenir Bakary Togola à la raison
Fraichement rentré de mission, le ministre Mahamadou Camara n’est pas allé par le dos de la gamelle en répondant aux propos de Bakary Togola. « C’est vrai que c’est un tonton, mais ces propos ne sont pas responsables. Une partie du Mali ne sera abandonnée à qui que ce soit », a-t-il dit.
Mieux, le ministre Camara avait laissé entendre que les propos de Bakary Togola n’engagent que lui et ne sauraient aucunement engager l’Etat malien.
D’ailleurs, Bakary Togola, sauf dans le domaine qui est le sien (l’agriculture) n’a aucun mandat pour se prononcer au nom de l’Etat malien. Même s’il s’est aventuré sur un domaine qu’il ne maitrise pas.
En plus du ministre de la Communication, Bakary Togola s’était attiré des critiques souvent des plus virulentes.
« Il aurait dû se taire s’il n’avait rien à dire et se limiter au domaine qu’il maitrise qui est l’agriculture et l’élevage », explique cet homme politique qui a requis l’anonymat.
Et un autre d’ajouter « ce genre de propos ne doit pas sortir de la bouche d’une personnalité comme lui car, il représente toute une profession. ». Et notre interlocuteur d’ajouter que si Kidal n’était pas important et ne pouvait rien apporter au Mali, elle ne susciterait pas autant l’attention de la communauté internationale et surtout de la France.
Face à cette situation, pour tenter de rectifier son tir déjà parti trop loin, Bakary Togola a tenté de faire un démenti la semaine dernière. Plutôt, un pardon public. Comme savait le faire son ancien mentor, ATT. Surtout lors de sa rencontre avec les femmes militaires.
Il aurait eu une rencontre informelle avec des hommes de media au cours de laquelle, il a fait croire que ses propos ont été dénaturés et mal interprétés. Avant de se rétracter en laissant entendre que même si l’Etat cède Kidal, les autonomistes seront incapables d’assurer l’administration et son développement. Aussi, qu’il n’a jamais eu une opinion différente de celle des autorités qui est l’indivisibilité du Mali.
L’eau versée n’est plus récupérable.
Georges Diarra
SOURCE: Tjikan